Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a promis d’accorder un don à la Guinée. L’annonce a été faite le 30 juin. L’argent devrait servir à améliorer la résilience de plus de 2 123 familles d’exploitants agricoles pour leur permettre de faire face aux effets de la pandémie de Covid-19.
Grâce à son mécanisme de relance en faveur des populations rurales pauvres, le FIDA va allouer à la Guinée une enveloppe de 530 840 dollars pour appuyer les activités des producteurs ruraux pour favoriser la production, le développement des filières et l’accès aux marchés. «Les bénéficiaires visés auront accès à des intrants agricoles, à du matériel agricole de base pour la production et la transformation des aliments, à l’assistance technique, à la formation pour accroître leur productivité. Ils recevront également des kits de production composés de semences (riz, maïs et légumes), d’engrais et de produits phytosanitaires».
Haoua Sienta, directrice de pays du FIDA pour la Guinée estime que ce don démontre l’engagement du FIDA à «soutenir le gouvernement guinéen dans la lutte contre les effets de la pandémie de Covid‑19 sur les populations, notamment celles les plus vulnérables». Le don appuiera également 450 microprojets de petits producteurs et coopératives de jeunes menant des activités rentables, orientées vers le marché et fondées sur des plans d’affaires dûment fournis. «Il financera en outre des investissements à destination des prestataires de services financiers ruraux et de la faîtière des associations de services financiers de Guinée, que le FIDA a contribué à mettre sur pied et à renforcer depuis des dizaines d’années».
Priorité aux femmes et aux jeunes
Un mécanisme sera établi dans le cadre du projet afin de promouvoir l’accès aux ressources financières pour les jeunes et les femmes vivant dans les zones rurales du pays, dit-on. «Les interventions menées encourageront l’entrepreneuriat rural en associant les jeunes et les femmes au développement de leur collectivité et en attirant dans le secteur agricole les jeunes diplômés sans emploi et les migrants de retour au pays».
L’unité de gestion, déjà opérationnelle, vise l’agriculture familiale, la résilience et les marchés en Haute et Moyenne Guinée (AgriFARM), elle sera chargée de coordonner le projet financé par ce nouveau don. Selon le donateur, la mission est de réduire les coûts de gestion et à assurer une synergie entre les activités. Elle veillera également à la mise en place d’une collaboration entre les partenaires d’exécution locaux et le ministère guinéen de l’Agriculture.
Le projet vise les femmes qui ont un accès «limité aux intrants agricoles, aux conseils techniques, aux solutions techniques les plus efficaces, à la propriété foncière et à la prise de décisions». Selon le FIDA, seulement 22% des femmes adultes sont alphabétisées en Guinée, contre 44% des hommes. Le faible niveau d’éducation des femmes rurales entrave directement leur accès à l’information et aux services de vulgarisation agricole.
Un potentiel
Malgré la richesse de ses ressources naturelles, la Guinée est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, regrette le FIDA qui explique la faible productivité agricole, le manque d’emplois rémunérés, les difficultés d’accès aux services financiers et le mauvais état des infrastructures rurales, autant de facteurs de pauvreté.
«Le potentiel agricole du pays est considérable, mais peu exploité : si les sols et les conditions météorologiques sont grandement favorables à l’agriculture, seuls 25% des terres arables sont cultivées. La plupart des exploitants guinéens pratiquent une agriculture familiale axée sur les cultures vivrières, principalement les céréales (riz et maïs), les tubercules et l’huile de palme. Le secteur agricole représente 20% du produit intérieur brut. La demande croissante de denrées alimentaires est portée par la croissance démographique (2,5% en 2016) et l’urbanisation (38% de la population en 2016, contre 33% en 2006)», note le FIDA.
Depuis 1980, l’institution dit avoir investi 206,2 millions de dollars dans 14 projets en Guinée, pour un coût total de 443,8 millions d’USD, dans l’intérêt direct de 651 450 ménages ruraux.
Oumar Tély Diallo