Entre le MENA, Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation et les centrales syndicales de l’Éducation, ce n’est toujours pas le parfait amour. Depuis plusieurs années, les relations entre ces deux entités vont de malentendu en malentendu. Et le climat reste très tendu entre Dr Alpha Amadou Bano Barry, le MENA et les syndicats. Ces derniers ne digèrent pas leur exclusion de l’organisation des examens de fin d’année. Ce 19 juillet, la FSPE, le SLECG et le SNE se sont retrouvés (fait rare) pour dénoncer, dans une déclaration, cette décision et exiger l’annulation de la décision : «Le mouvement syndical condamne, avec la dernière énergie, la volonté des autorités du MENA de ternir les relations sociales, les clauses de sécurité syndicales, les acquis syndicaux chèrement acquis au nom de la paix et de la quiétude sociale. Il condamne la volonté manifeste du ministre de l’Education de nuire aux activités syndicales d’une part, rappelle qu’un des buts des organisations syndicales est la promotion des intérêts économiques, sociaux de leurs membres devant les autorités, d’autre part ». Pour les centrales syndicales, des facilités doivent être accordées aux agents publics et à leurs représentants. C’est pourquoi elles exigent «l’annulation pure et simple de la décision du MENA pour que les examens nationaux se déroulent dans les meilleures conditions. Nous invitons les autorités du MENA à l’implication, sans condition, de toutes les organisations syndicales de l’Éducation comme par le passé».
Le différend entre les syndicalistes et le ministre Bano vont au-delà du simple préparatif des examens. Il serait en réalité lié à la participation des enseignants à la surveillance des examens et à la correction des épreuves. Là également, Aboubacar Soumah pointe du doigt Dr Bano Barry : «On a pensé qu’il était venu avec des solutions, mais nous constatons le contraire. Aujourd’hui, il est en train de créer des problèmes dans le secteur de l’Éducation. Vous voyez comment il est en train d’organiser les examens. Les enfants n’ont pas leurs emplois du temps, les centres d’examen sont réduits pour diminuer le nombre de délégués, de surveillants. Cette phase d’évaluation des enfants nous permettait d’avoir quelque chose pour traverser les vacances. Il est en train de nous arracher ces avantages…» Le secrétaire général du SLECG peste aussi contre un trafic qui s’organise au tour du ministère : «Aujourd’hui, si tu ne donnes pas de l’argent, tu ne surveilles pas, tu ne corriges pas. On a pensé qu’il était venu pour corriger cela, mais ça s’est plutôt aggravé. La manière dont il est en train d’organiser les examens, on n’avait jamais vécu cela auparavant ». Pas sûr que cette sortie des syndicats fasse changer d’avis Dr Bano Barry, tant il est «déterminé» à changer la façon d’organiser les examens en Guinée. Et c’est tant mieux !
Yacine Diallo