Le procès intenté par Faya Millimouno contre ses anciens collaborateurs s’est de nouveau tenu, ce 28 juillet, au tribunal de première instance de Dixinn. Le président du Bloc libéral accuse Thierno Boubacar Baldé, Halimtou Baldé, Mamadou Maz Bah, Mamadou Oury Diallo, Boubacar Pita Bah et Ibrahima Sory Sow, « de diffamation ». Des faits prévus et punis par les articles 98, 108 et 110 de la loi L/002 portant sur la liberté de la presse.
Pour rappel, les propos incriminés ont été tenus par voie de presse. Ces anciens militants du BL ont accusé Faya, à l’occasion d’une conférence organisée fin 2020, d’avoir instauré une « dictature au sein du parti, de favoriser son ethnie au détriment des autres et d’avoir annulé unilatéralement le congrès du parti tenu en 2020 pour une histoire de fraude non avérée ». Les six prévenus ont tous plaidé non coupables et réitèrent avoir dénoncé les « dysfonctionnements constatés au sein du parti ».
Faya Millimouno a comparu à l’audience de ce mercredi, mais le tribunal n’a pas tiré grand-chose de sa présence. Il a esquivé pratiquement toutes les questions de la défense. » J’ai déjà répondu à ces questions « , s’est-il, à chaque fois, borné à dire. Une manière de se dérober, charge Me Abdoul Thiam, avocat de la défense : » Cela vient certainement de son conseil. Il a peut-être compris que vouloir me laisser avec son client aujourd’hui, c’est prendre le risque de bouleverser tout ce qu’ils ont fait comme montage dans cette affaire. C’est la raison pour laquelle il a opté pour la négation ».
« La défense veut retarder cette affaire »
Le juge Aboubacar Maféring Camara a ordonné la phase des réquisitions et plaidoiries. L’avocat de la défense s’y est opposé, estimant ne pas être prêt : « Je suppose qu’un procès n’est pas une course de vitesse. Nous cherchons la vérité, nous ne devons pas être pressés ». Ces allégations sont balayées du revers de la main par Me Faya Gabriel Kamano, avocat de la partie civile : » A l’audience du 30 juin, Dr Faya qui pouvait se faire représenter par son avocat, a répondu à toutes ces questions. L’avocat des prévenus a passé plus de deux heures à poser des questions à mon client. Il a constaté que ce sont des questions qui lui ont été déjà posées. La défense veut retarder cette affaire le plus longtemps possible, elle crée souvent des incidents. Tout le monde est prêt sauf la défense. Il n’y a pas de problème, nous allons respecter le principe du contradictoire ».
L’affaire est renvoyée au 8 septembre prochain pour les réquisitions et plaidoiries.
Yacine Diallo