Par une décision du directeur national de l’Administration pénitentiaire, El Hadj Ibrahima Cherif Bah, Mamadou Cellou Baldé, Abdoulaye Bah et Ousmane Gaoual Diallo ont été placés en régime de semi-liberté surveillée. C’est une excellente nouvelle pour les intéressés et leurs proches. Cela dit, il ne faut pas se tromper sur le caractère politique de ce dossier comme les avocats l’ont toujours dénoncé.
Sur le plan juridique, la semi-liberté est un régime d’exécution d’une peine. Autrement dit, elle concerne une personne qui a déjà fait l’objet d’une condamnation. El Hadj Ibrahima Cherif Bah et ses compagnons d’infortune n’ont pas encore été jugés à plus forte raison condamnés. Il est donc juridiquement absurde de parler de semi- liberté en ce qui les concerne.
Par ailleurs, même s’ils étaient condamnés, ce n’est pas le rôle du directeur de l’Administration pénitentiaire de placer un détenu condamné en régime de semi-liberté. Cette prérogative relève du juge d’application des peines. Donc un magistrat du siège. Le directeur de l’Administration pénitentiaire relève du ministre de la Justice. Il est soumis à l’autorité de ce dernier.
Au fond, ces anomalies criardes prouvent deux choses : Premièrement : c’est un dossier totalement vide. Le pouvoir n’a rien contre ces » otages » et il ne sait pas quoi en faire. Il tente de se donner une bonne image mais en se ridiculisant tous les jours.
Deuxièmement : les juges ont peur de prendre leur responsabilité. Il en résulte que toutes les décisions dans cette affaire viennent d’ailleurs et d’en-haut. C’est le pouvoir qui détermine le rythme et le tempo.
Mais si par bêtises, on arrête des citoyens et on les libère en commettant les mêmes bêtises, on ne peut que s’en réjouir…
Sékou Koundouno,
Responsable des stratégies et planification du FNDC