Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011 à Cona-crime, des tirs à l’arme «lourde» ont été entendus à Kipé, dans la Commune de Ratoma. Une prétendue attaque qui avait visé le domicile du Prési Alpha Grimpeur. Les jours suivants ont été marqués par des arrestations musclées de personnes supposées être auteurs ou présumés complices de l’attaque. Parmi elles, figurait Alpha Saliou Wann qui se souvient de cette « folle journée ». Il s’adresse surtout à ceux qui prennent pour «héros des leaders qui se disent panafricains, simplement parce qu’ils invectivent dans leurs discours les occidentaux», alors qu’ils sont «pires que ces derniers.»
« 19 juillet 2011, le douloureux souvenir reste encore vivace dans nos mémoires. Il faut avoir le cœur solide pour ne pas succomber à l’ambiance de terreur de cette folle journée et des jours suivants. Paix aux âmes de mes compagnons d’infortune dans cette cabale contre nous.
On me demande souvent d’écrire mes souvenirs, je m’y refuse en me disant à quoi bon ? Les Guinéens ne tirent jamais les leçons du passé. On écrit pour que ça serve aux rescapés, aux survivants d’un système de terreur. Il n’y a aucune nouveauté par rapport aux faits racontés par les victimes de la révolution durant les années sombres de 1970. Les exécutants se renouvellent, mais la machine infernale fonctionne encore à plein régime pour tout ce qui concerne les dossiers de complot en Guinée.
Le pouvoir guinéen a l’art d’humilier les êtres humains. Je le répète inlassablement : personne n’est à l’abri de ce système déshumanisant, y compris les bourreaux actuels qui se croient invincibles. Il est grand temps d’y mettre définitivement fin. Seul le droit protège.
À tous ces jeunes qui prennent pour héros des leaders qui se disent panafricains, simplement parce qu’ils invectivent dans leurs discours les occidentaux, sachez qu’ils sont pires que ces derniers, car ils nous ont fait subir des traitements inhumains et dégradants et qu’ils ont confisqué nos libertés fondamentales. Ce ne sont que des imposteurs, de vils personnages violents. Comment voulez-vous qu’on nous respecte dans le monde alors que nous nous maltraitons entre nous comme des animaux sauvages ? Nous cautionnons la violence de ces minables. Ces individus qui nous dirigent sont frappés d’une maladie congénitale qui les empêche de respecter les lois du pays. Ces assassins qui se prennent pour les défenseurs de la cause africaine sur la scène internationale. Quel triste destin pour l’Afrique !
Alpha Saliou Wann