Le 14 juillet, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Papa le Colis Kourouma, a soufflé sur la braise. Il a expliqué la situation de la gestion des déchets solides dans Cona-cris qui produit 1 600 tonnes d’ordures par jour. Selon lui, son département s’est beaucoup investi pour débarrasser la capitale des tas d’ordures et des décharges de 8 et 15 mètres de haut, à l’image de celle de Yattayah-Fossidè. Les eaux de ruissellement déversent des ordures partout, rendant la ville sale.
Le ministre pointe du doigt les ménages qui «refusent » de s’abonner aux PME. «Conakry a la forme d’un cône, avec un sommet et des flancs. Lorsqu’il pleut, on vient mettre les ordures dans les canaux de drainage et l’eau les entraîne vers les flancs. Ce sont ces déchets qui se retrouvent sur l’autoroute. Quand les caniveaux sont bouchés, on a soit de l’inondation ou les ordures versées sur la chaussée affectent la qualité de la chaussée. Cela provoque des conséquences néfastes», a déclaré le ministre qui invite les citoyens au civisme.
Pour mettre fin à cette situation, on a besoin d’une soixantaine de points de regroupement. Selon le Coli Kourouma, les travaux sont en cours, les points de réalisation sont repérés, les plans sont réalisés. Le financement est disponible, on est à la phase d’obtention des titres fonciers pour pouvoir attribuer ces zones à l’ANSP, Agence nationale de la salubrité publique.
La boss du département de l’Hydraulique et de l’Assainissement s’est félicité de l’installation des poubelles le long des grands axes de la capitale. Mais, il reste convaincu que le gros du boulot reste à faire. «La production des ordures est quotidienne, les solutions doivent être pérennes. C’est un processus durable. Nous avons une politique d’assainissement pour tout le pays. Bientôt les agences, comme l’ANSP vont être déconcentrées à l’intérieur du pays. Nous sommes en train de faire le transfert des compétences du gouvernement vers ces collectivités locales. C’est déjà acté. Nous sommes en phase d’expérimentation», annonce-t-il.
Un autre projet vise, selon le ministre, à renforcer la capacité des PME de pré-collecte des ordures. Elles seront équipées afin d’amoindrir le coût de collecte qu’elles font payer aux ménages. Le ministre a souligné que les communes de Matoto et de Ratoma produisent 80% des ordures de Conakry, que dans ces deux communes, 20 mille familles vont être dotées de poubelles. Histoire d’éviter que celles-ci ne jettent les déchets dans les caniveaux. «On va déployer 220 bacs à ordures dans les deux communes où le contenu de ces poubelles seront déversées par les opérateurs. Récemment, on a reçu 64 camions pour cela». Pourvu que Cona-cris ne croule pas sous le poids des ordures. Eh, oui !
Yaya Doumbouya