C’est une demande pour le moins surprenante que vient de faire Amadou Damaro Camara. En marge de la clôture de la session unique de la neuvième législature ce 5 juillet, le président de l’Assemblée nationale a sollicité auprès du Chef de l’Etat une remise totale des peines en faveur des responsables et militants de l’opposition qui croupissent dans les différentes maisons d’arrêts du pays et qui ont déjà fait objet de condamnation : «Monsieur le président de la République, Dieu vous a donné quatre choses pour la recherche de chacune desquelles on pourrait consacrer toute une vie. Dieu vous a donné la santé, l’instruction, le pouvoir et la longévité. Je ne suis donc pas surpris de votre sens du pardon. Je saisis cette opportunité pour vous remercier une fois de plus pour votre esprit de tolérance en graciant nos compatriotes, condamnés par la justice à des peines d’emprisonnement. Monsieur le président de la République, je vous saurai gré de continuer à user de votre droit de grâce.» Damaro motive sa demande par le fait, selon lui, qu’une «grâce présidentielle de ces condamnés devrait conduire d’autres à murir leurs choix avant de poser des actes répréhensibles».
Pour ceux dont les affaires sont encore pendantes devant les cours et tribunaux, le patron de l’Assemblée nationale demande diligence : «Pour la paix, la quiétude et le dialogue, tout en respectant la séparation des pouvoirs, socle de toute démocratie, je souhaiterai humblement que la branche judiciaire veuille bien traiter, avec diligence, les dossiers postélectoraux en instance devant les juridictions». Sûr qu’Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah et compagnie apprécieront.
Le Président Alpha Condé a déjà usé de son droit de grâce pour sortir de prison des mineurs condamnés dans le cadre des violences postélectorales, mais aussi les ex opposants Boubacar Diallo dit «Grenade», Mamadi Condé dit Madic 100frontières, Souleymane Condé et Youssouf Dioubaté.
Yacine Diallo