Le 13 août, une affaire présumée de malversation financière a éclaté au sein de l’EDG (Electricité de Guinée). Apollinaire Haba, le directeur des ressources humaines, est accusé par des travailleurs licenciés d’avoir détourné trois milliards de francs guinéens. Ils soupçonnent aussi le directeur général, Bangaly Maty, de vouloir le couvrir.  M. Haba lui avait été placé en garde à vue, le vendredi 13 août, à la DCPJ (Direction centrale de la police judiciaire), sise à Kaloum.

Bah Ousmane, le président du Conseil d’administration de l’EDG, que nous avons joint le 17 août,  a déclaré que la procédure est en cours et qu’il ne dispose pas assez d’informations pour la commenter. Toutefois, il annonce que le Conseil d’administration se réunira jeudi 19 août autour du dossier.

Des primes d’ancienneté « indues »

Dans un courrier du 31 mai dernier, deux anciens travailleurs de l’EDG, licenciés par le directeur général Bangaly Maty, lui ont attiré l’attention sur ce présumé détournement de trois milliards de francs guinéens par le DRH. « Nous avons reçu des informations selon lesquelles il y a eu une malversation financière portant sur un détournement de trois milliards de francs guinéens à la Direction des ressources humaines. En effet, il a été constaté que des personnes recrutées le 1er juillet 2020 ont bénéficié d’une ancienneté de plus de dix ans au sein de l’entreprise avec rappel. Cette malversation a été constatée pendant que vous assumez le poste de directeur général de la société », écrivent-ils.  

Les signataires du courrier qui a fuité de dénoncer la partialité du patron de l’Electricité de Guinée : « A notre fort étonnement, une seule personne a reçu une sanction de votre part de six mois de suspension de salaire. Tous les autres n’ont pas été inquiétés. En plus, aucun remboursement n’a été effectué. A cet effet, nous constatons qu’il y a eu deux poids deux mesures. Compte tenu de ce qui précède, nous sollicitions le rétablissement de nos droits ». Il ne reste plus à espérer que la justice aille au bout de ce nième présume scandale de détournement qui succède au « Nabayagate ».

Yaya Doumbouya