L’information a fuité cette semaine dans la presse au Burkina Faso. L’entreprise EBOMAF aurait réussi à acquérir un permis d’exploitation dans une mine en Guinée. Le problème, c’est que EBOMAF ne rappelle pas aux Guinéens que bons souvenirs. C’est cette entreprise qui était censée bitumer la route Kankan-Kissidougou, longue d’environ 194 kilomètres. Les travaux ont commencé, mais jusque-là, il n’y a pas eu plus d’un kilomètre de goudron. L’entreprise aurait empoché plusieurs millions de dollars américains avant de plier bagages. Le fait qu’EBOMAF se retrouve encore en Guinée suscite déjà des réations. C’est notamment le cas de Sékou Koundouno responsable des stratégies et de la planification du FNDC qui dénonce une sorte de complaisance de l’Etat guinéen.

Lisez sa tribune :

D’après certaines informations, l’entreprise de travaux publics EBOMAF appartenant à l’homme d’affaires burkinabè Mahamadou Bankoungou vient d’acquérir l’autorisation d’exploitation d’une mine en Guinée. C’est la preuve que Alpha Condé ne se soucie guère des intérêts de la Guinée. Ce qui le préoccupe en tout premier lieu, ce sont les intérêts de ses amis et associés.

En effet, EBOMAF est l’entreprise à laquelle avaient été confiés les travaux de réalisation de route nationale ( RN) n°6 Kankan- Kissidougou longue de 194 Km. Cette entreprise, après avoir empoché une somme de 65 millions de dollars et déployé des engins sur le terrain, a fini par plier bagage. La réalisation de cette route qui avait été présentée par le gouvernement de Alpha Condé comme une priorité est totalement abandonnée aujourd’hui. Ce qui constitue une source d’énormes calvaires pour les usagers de ce tronçon impraticable surtout en cette saison pluvieuse. Dans un pays dirigé par des dirigeants sérieux, une telle entreprise devrait être poursuivie en justice afin qu’elle réponde de l’inexécution de ses obligations contractuelles.

Mais dans la Guinée de Alpha Condé, il ne faut pas s’attendre à une action contre EBOMAF. Elle reviendra en Guinée plus forte que jamais du soutien des mafiosis qui règnent en maîtres absolus sur la Guinée. Le 18 avril 2014, lors du passage devant les députés de la ministre des Travaux publics d’alors, Mme Oumou Camara, un député de l’opposition avait même dénoncé la surfacturation par EBOMAF des travaux de réalisation de ce marché de gré à gré.

En effet, cette entreprise avait facturé un kilomètre à 1.500.000 Euros. Ce député avait demandé des poursuites judiciaires contre elle ; en vain. C’est cette entreprise qui vient d’obtenir l’autorisation d’exploitation d’une mine dans notre pays.

Sekou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC