Face à un taux vaccinal d’environ 6 % (selon l’ANSS) et le relâchement des mesures barrières, le Covid-19 se propage, les décès se multiplient. A la date du 14 août, l’ANSS (Agence nationale de la sécurité sanitaire) a dénombré 98 nouveaux cas et 8 décès. Ce qui porte au total 292 victimes depuis l’apparition du virus en Guinée. Invité de la radio FIM FM, le 16 août, le directeur général adjoint de l’ANSS, Bouna Yattassaye, a déclaré que les mois de juin et de juillet ont été les plus meurtriers et que la tendance haussière demeure en ce mois d’août. La troisième vague que nous sommes en train de vivre « est la plus meurtrière que celles que nous avons vécues. Elle intervient à un moment où la population a relâché les mesures barrières. Devant une telle situation, il y a eu une explosion des cas. L’heure est grave ! Il faudrait prendre des précautions », préconise-t-il.

En trois jours, la Guinée a déploré 17 décès, selon l’ANSS. Aux services de réanimation, le nombre des patients grimpe, 85% des lits sont occupés. On est passé de cinq patients en mai à 155 en août. Pour la seule journée du 15 août, on a enregistré 80 patients dans les services de réanimation, dont 29 dans un état critique.

« Nous avons une consommation de près de 200 bouteilles d’oxygène par jour. La pression est énorme tant sur les médecins que sur les malades, mais aussi sur l’économie du pays. A la réanimation, on a enregistré des jeunes de 22 ans, une fille de 24 ans. Le variant Delta a été découvert sur un jeune de 35 ans qui en est décédé. Il y a des jeunes tout comme des personnes âgées dans les services de réanimation », explique Bouna Yattassaye.

Selon lui, le variant Delta est 67 fois plus mortel que les autres variants et se transmet 66 fois plus facilement que les autres. Il est présent à Conakry, Nzérékoré, Labé, Mali, Forécariah. 

Avec environ 6 % de taux vaccinal (selon l’ANSS), le gouvernement guinéen ambitionne de vacciner aux alentours de 60 % de sa population d’ici la fin de l’année.

Dimanche 15 août, l’ANSS a réceptionné des vaccins AstraZeneca et Pfizer réservés aux candidats à la seconde dose qui ne tardera pas à être administrée. « Nous allons recevoir 1 300 000 doses dans une semaine, achetées par le Fonds de la Banque mondiale. Egalement, nous allons recevoir 1 000 000 de doses de vaccin Johnson/Johnson. Avec la BID, nous sommes dans l’attente de près de 2 600 000 doses de Johnson/Johnson. En ce qui concerne le vaccin Pfizer, on aura  198 000 doses, probablement dans un mois. Au total, nous allons acquérir 7 millions de doses. Nous avons la stratégie élargie et la logistique pour acheminer les vaccins à l’intérieur du pays », assure Bouna Yattassaye. Ajoutant que l’ANSS va coupler les centres de dépistage avec les centres de vaccination dans les gares routières, histoire de limiter la propagation de la pandémie.

Yaya Doumbouya