Ismaël Condé est prison depuis septembre 2020. Membre du bureau exécutif de l’UFDG et maire adjoint de la commune de Matam, il a été incarcéré pour deux affaires distinctes. Accusé dans l’une des affaires par la société de ramassage d’ordures Etoile émergente, « d’escroquerie, d’entrave à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés, les concessions, d’égalités de service public et complicité ». Puis dans une autre affaire, plus politique cette fois, « d’offense au Chef de l’Etat, production, diffusion et mise à disposition d’autrui  des données de nature à troubler l’ordre public et injures publiques par le biais d’un système informatique ». Le 1er maire-adjoint de la commune de Matam, transfuse du RPG, est condamné dans cette seconde affaire à trois ans et quatre mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 30 millions de francs guinéens.

Après l’épilogue du dossier, Ismaël Condé n’est pas passé par mille chemins. Il a imploré le pardon d’Alpha Condé et lui a demandé de mettre ‘’ses erreurs ‘’sur le compte de la jeunesse. Il espérait peut-être une grâce présidentielle ? En tout cas c’est désormais autour de sa famille de supplier le Président de libérer leur fils. Après l’épouse d’Ismaël, c’est son frère, Abdoulaye Condé qui se fait entendre chez nos confrères de Fim fm : « Chez nous, on n’insulte pas son aîné, à plus forte raison un Président de la République. Mais nous sommes connus dans la famille du Président à Mafanco. Notre famille est très proche de sa famille, notre engagement politique, celui de notre mère son connus. Si notre fils s’est rebellé contre sa formation politique, c’est ce que nous pouvons faire c’est de demander pardon ».

L’attente commence à être longue, la famille s’impatiente. Abdoulaye Condé trouve que l’UFDG n’a pas assez fait pour la libération de son frère : « On a été surpris le week-end passé d’entendre la cheffe de cabinet du président de l’UFDG parler du courage des détenus politiques en oubliant Ismaël. Quand on parle aujourd’hui de courage, Ismaël n’est pas le dernier…Nous comprenons la position de l’UFDG, elle se trouve dans une position difficile, mais la solution c’est de se réunir et discuter de la Guinée pour que cette crise finisse…L’UFDG n’a pas d’autres solutions d’aller sur la table du dialogue. Monsieur Cellou Dalein, c’est quelqu’un d’humaniste, mais nous avons remarqué ces temps-ci que les autres responsables politiques du parti l’oublient…Dernièrement, un artiste proche de l’UFDG a attaqué Ismaël, il dit que notre frère a trahi la révolution, alors qu’il est en prison. On n’a pas entendu de déclaration venant de son parti, c’est surprenant ».

Yacine Diallo