Les jeux paralympiques 2020 ont démarré le 24 août à Tokyo, au Japon. La Guinée, bon an mal an, a réussi à envoyer deux athlètes. Comme ceux qui ont participé aux dernières JO, ils ont vu de toutes les couleurs avant d’être à Tokyo.

Ils sont restés à Conakry pratiquement jusqu’au début de la compétition. La faute encore une fois à un problème d’argent entre le ministère des Sports et celui du Budget. Au point que tous les membres de la délégation n’ont pu se rendre au Japon. Le président du Comité olympique a dû s’endetter pour que ses athlètes soient de la partie : «La délégation guinéenne est dans une situation difficile. Nous avions une délégation de 8 personnes, mais faute d’argent, nous n’avons pu envoyer que quatre personnes : le chef de mission, les deux athlètes et leur entraîneur », explique Saïdou Doumbouya.

Pour faire voyager les sportifs et éviter des sanctions à la Guinée, le Comité paralympique s’est endetté, les tractations entre le ministère des Sports et le ministère du Budget étant quasiment au point mort : « Nous nous sommes endettés, parce que le document était dans le circuit jusqu’à la date butoir. La Guinée était menacée de sanctions. Le Comité international paralympique nous a clairement dit que si nos athlètes ne sont pas sur le terrain, nous allons perdre les accréditations pour les 8 prochaines années. Le chef de mission qui était déjà à Tokyo devait être remis dans l’avion à ses frais. Nous avons pu trouver trois billets à crédit, nous les avons mis dans l’avion pour ne pas que la Guinée écope d’une sanction».           

Les quatre personnes qui ont pu effectuer le déclament sur Tokyo sont aujourd’hui abandonnées à leur triste sort. Saïdou Doumbouya dénonce un deux-poids deux mesures dont le Comité paralympique serait victime : « Ils sont à Tokyo sans ressources, sans motivation. Nous avons vu ici une délégation du Comité olympique de 19 personnes. Ils ont reçu tout leur argent avant d’aller à Tokyo. Aujourd’hui, tout le monde connaît leur résultat. Imaginez le moral que nos athlètes ont aujourd’hui…»

Cette situation n’est pas nouvelle en Guinée. Comme le Comité national paralympique, presque tous les responsables des autres disciplines sportives sont obligés de faire des pieds et des mains pour pouvoir faire fonctionner leurs équipes. Le Sily Basket en est la parfaite illustration. Pour participer à l’Afrobasket au Rwanda, il a fallu le concours d’une société privée.

Yacine Diallo