Pour, dit-on, avoir enfreint les règles de l’état d’urgence sanitaire, Sorya Bangoura est actuellement écroué à la Maison centrale de Conakry. Son procès devait s’ouvrir ce 31 août au tribunal de première instance de Mafanco, mais le parquet a décidé de le reporter.
Le secrétaire fédéral de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti de l’opposition, avait rendez-vous avec Dame Thémis ce mardi pour donner sa version des faits. Mais Sorya Bangoura n’a finalement pas été extrait de sa cellule. Le parquet de Mafanco n’a pas donné les raisons du report. Il a promis juste aux avocats de l’accusé que le procès va être programmé dans les meilleurs délais.
Sorya Bangoura est dans les mains de la justice depuis le 9 août, alors que près d’une dizaine de personnes, interpellées la même nuit et pour les mêmes motifs que l’opposant, ont été fixées sur leur sort pratiquement dès leur arrestation : «Nous ne comprenons plus, parce qu’un cas de flagrant délit doit être jugé, normalement, dès le déferrement ou le lendemain. Cela fait bientôt un mois que notre client est en prison, nous le regrettons et le condamnons », déclare Maître Alsény Aïssata Diallo, un des avocats de Sorya Bangoura. Ce dernier ne passe pas par mille chemins pour lier les ennuis judiciaires de son client à son appartenance à l’UFDG : «On lui reproche de n’avoir pas respecté les mesures sanitaires, une accusation que nous allons démonter. Monsieur Sorya gère un hôtel, il n’est pas le seul à tenir un hôtel à Conakry… D’autres hôtels continuent jusque-là à fonctionner, c’est monsieur Sorya seulement qu’on a arrêté… Le problème, c’est parce qu’il est l’un des responsables de l’UFDG à Matam, c’est parce qu’il est très important pour l’UFDG, donc il faut tout faire pour le faire taire. Sinon, il n’est pas le seul tenancier d’hôtel à Conakry ».
Sorya Bangoura a été interpellé chez lui dans la soirée du 9 août lors d’une descente musclée des forces de l’ordre. Il a été déféré au parquet de Mafanco quelques jours plus tard, inculpé et conduit à la Maison centrale de Coronthie.
Yacine Diallo