Au Tchad, une marche pacifique a été organisée, ce samedi 7 août, à Ndjamena, à l’appel de Wakit Tama, coalition de l’opposition et de la société civile. Les organisateurs exigent l’arrêt du processus de transition en cours jugé non transparent et non inclusif. La manifestation a été autorisée et le cortège est parti du Rondpoint Hamama jusqu’au Palais du 15 janvier.

Les manifestants sont arrivés, dès le matin, sur le Rondpoint Hamama qui sépare le 8ème arrondissement du 7e. Sur les pancartes, on pouvait lire : « Non à l’insécurité », « Non aux violations flagrantes des droits de l’homme » ou encore « Ta liberté naîtra de ton courage ». La marche a commencé sous escorte policière et par l’hymne national.

Après avoir parcouru près de 3 km, la longue file des marcheurs est arrivée, en toute fin de matinée, sur l’esplanade du Palais du 25 janvier.

Il y avait, parmi les marcheurs, des jeunes diplômés, sans emploi, des retraités qui revendiquent le paiement de leurs pensions, des victimes du régime d’Hissène Habré qui ne sont toujours pas entrés dans leurs droits ainsi que des défenseurs des droits de l’homme qui tenaient à délivrer des messages de colère et de ras-le-bol.

Sur les banderoles, on pouvait également lire « Non à l’occupation du pouvoir par les militaires », « Non au soutien de la France à la junte » ou encore « Nous voulons une transition avec tous les fils du Tchad ».

Une minute de silence a été observée en mémoire des victimes du pouvoir. Les noms de Modeste Ngarial, ce chef de parti qui a regagné la rébellion et qui est mort en détention, la semaine dernière ou encore de de Tom Erdimi, un autre leader de la rébellion ont été évoqués.

Il faut dire enfin que la mobilisation a été plus forte, cette fois-ci, et que la marche s’est déroulée sous escorte d’une trentaine de véhicules de la police.

Rappelons que les manifestants réclament une accélération, voire une modification du processus de la transition. Ils demandent qu’il y ait un rééquilibrage du pouvoir entre les civils et les militaires et que la transition soit beaucoup plus inclusive, en tenant compte de toutes les sensibilités, ce qui, à leur sens, n’est pas le cas en ce moment, aussi bien dans les nominations que dans les désignations, par exemple, de ceux qui doivent préparer le dialogue national inclusif qui devrait aboutir à la rédaction d’une nouvelle Constitution.

RFI