Le principe de l’égalité des citoyens devant la loi est l’un des piliers de l’État de droit. Mais en Guinée, tous les citoyens ne sont pas égaux ; il y en a qui sont « plus égaux que d’autres ». Selon qu’on est une chanteuse ayant soutenu le troisième mandat ou membre d’un parti politique de l’opposition, l’on est traité différemment devant la loi.

Quand l’une s’appelle Léga Bah et l’autre Sorya Bangoura et qu’ils ont été arrêtés pour violation du couvre-feu, la loi s’applique différemment.

En effet, la chanteuse Léga Bah surnommée  » la légaliste » a été arrêtée la semaine passée d’après la police pour violation du couvre-feu. Elle aurait été conduite en compagnie d’autres personnes au commissariat central de police de Ratoma. C’est à partir de la qu’elle a été placée sous contrôle judiciaire, étonnamment, par la police elle-même. Dans les annales de la justice, c’est la première fois que la police place sous contrôle judiciaire. Légalement, cette compétence relève de la justice. Et pire, elle n’a même pas été déférée contrairement aux autres.

Quelques jours auparavant, un responsable politique de l’UFDG, M. Sorya Bangoura a été arrêté pour les mêmes motifs et aussitôt placé en détention provisoire. Il est contraint d’attendre la fin des vacances judiciaires pour être jugé alors que d’autres personnes poursuivies pour les mêmes faits ont été aussitôt jugées. Lorsqu’on parle de la justice guinéenne, on est traité de  » contempteurs zélés » par les perroquets du pouvoir. Certains d’entre eux claironnent à longueur de journée que la justice est indépendante. Voilà une autre preuve de la fausseté de cette assertion.

SEKOU KOUNDOUNO RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC