Dans un décret lu sur les ondes de la radio télé-bidon nationale (RTG) le 25 août 2020, Boubacar Yacine Diallo a été nommé à la tête de la Haute autorité de la communication (HAC), en remplacement de dame Martine Condé. Après avoir prêté serment devant la cour Constitutionnelle, il a pris fonction le 1er septembre. Invité dans l’émission Mirador sur FIM FM ce 25 août, date d’anniversaire de sa prise de fonction, M. Diallo a dressé le bilan de l’année passée à la tête de cette institution chargée de la régulation des médias en Guinée.
Réhabilitation de la mémoire historique, fourniture d’eau
A l’entame de son laïus, il rappelle que la date du 25 août est symbolique à tous égards : le siège de la Haute autorité de la Communication s’appelle « Palais du 25 août ». « C’est dans ce bâtiment que feu le président Ahmed Sékou Touré et le Général de Gaulle ont eu cet échange historique de propos, au cours duquel le premier a choisi la liberté dans la pauvreté. Le général de Gaulle avait répondu que la Guinée pouvait prendre le chemin de son choix avec les conséquences. D’où le nom du Palais du 25 août. Le 2 octobre 1958, c’est sur la même tribune que l’indépendance de notre peuple a été proclamée », a rappelé l’invité.
Le premier constat qu’il a eu à faire une fois à la tête de la HAC est la disparition de la salle de l’Assemblée territoriale. « Elle était devenue comme un hangar. La première mesure prise fut sa réhabilitation et la restitution des parures de 1958. Aujourd’hui, c’est chose faite, j’en suis heureux. Le deuxième problème était le manque d’eau potable. L’eau de la SEG ne circulait pas et c’était curieux. Un jour j’ai vu dans mon bureau un bidon jaune. On m’a dit que c’est l’eau pour le président. Il y a 15 ans je faisais la même chose au CNC. Est-ce que c’est possible ? Mes collègues et moi avons pris la décision de donner de l’eau à la centaine de travailleurs de la HAC ».
Améliorer les salaires des travailleurs
Un prélèvement sur la subvention de l’institution a permis de financer l’aménagement d’un forage de 10 000 litres par le Service national d’aménagement des points d’eau (SNAPE). « Aujourd’hui, l’eau coule partout à la HAC et même nos voisins viennent s’approvisionner là-bas », se réjouit Boubacar Yacine, qui renchérit : « La troisième observation, c’est qu’il n’y avait pas d’administration. Nous avons réussi à instaurer une administration, à nommer des chefs de services avec des attributions clairement définies. Il n’y a plus de conflit de compétence. La quatrième observation, malgré que nous n’ayons pas fini de régler cette question, c’est le traitement des travailleurs. Vous verrez un ingénieur à la HAC qui a un salaire d’un million de francs par mois et des travailleurs qui viennent pendant 30 jours qui ont huit cents mille. C’est triste ! Pour soulager un peu les travailleurs, en conseil nous avons décidé, parce qu’il y a des primes qui sont accordées à ces travailleurs, de les majorer pour leur permettre de venir en attendant de pouvoir régler cette question administrativement. J’ai ensuite saisi le ministre du budget à l’effet de réexaminer cette question ».
Pour le président de la HAC, l’un des acquis de la précédente équipe qu’il a trouvé à sa prise de fonctions est l’organisation d’un monitoring moderne par dame Martine Condé. « Ça c’est son bilan, et nous sommes en train de le renforcer pour que nous puissions être justes lorsque nous sommes saisis et que nous soyons capables de prendre l’élément incriminé chez nous au lieu de nous le faire remettre ».
Kadiatou Diallo