Le Prési Alpha Grimpeur tient tant aux mines qu’il n’y tolère aucun remous populaire. De Kolaboui à Zogota en passant par Foulata, ses sbires n’ont, à aucun moment, hésité de fausser, blesser, piller, insulter le populo qui ne réclame que le minimum pour vivre. Leur terre, riche en minerai, est exploitée contre peu de retombée économique. La localité de Foulata, sous-préfecture de Maléa, dans la préfecture de Siguiri, a été le théâtre des violences, les 14, 15, 16 et 16 août. Les bidasses dépêchés de Siguiri et de Kankan se sont livrés à des incendies et des pillages contre les biens du populo. Celui-ci, a dans une petite manif, réclamé à la SAG (Société aurifère de Guinée), d’honorer ses engagements pris avec le populo. Des tirs à gaz lacrymogènes et à balles réelles ont retenti. Au moins, trente personnes ont été blessées, dont quatre par balles, plusieurs autres arrêtés, selon une source locale.

« On a élaboré un protocole d’accord au côté du Code minier. Selon le protocole, si la SAG doit recruter, ses sociétés sous-traitantes devraient le faire aussi. Mais, quand la société de sous-traitance Mota, chargée du transport des graviers à l’usine, est arrivée sur le terrain, elle n’a pas recruté. On a tout fait, elle n’a pas accepté. Les femmes ont dénoncé que leurs maris et enfants ne sont pas employés. Elles se sont mobilisées le samedi et le dimanche pour la négociation avec les militaires. Mais, ces derniers n’ont pas entendu », explique Amara Sacko, le représentant de la communauté auprès de la SAG, le  19 août sur FIM FM.

Selon lui, c’est à bord de douze pick-up venus que les bidasses ont débarqué, le samedi 14 août. Ajoutant que les nounous ne se sont pas montrées hostiles aux visiteurs, mais exige à la société de respecter ses engagements, car la « SAG a pris nos champs, nos jardins, sans employer nos maris et nos enfants ».

« Le mardi, plus de six véhicules de militaires ont débarqués. Le chef des militaires n’a pas écouté les femmes et la violence a commencé. Ils ont tiré sur les gens des gaz lacrymogène et des balles réelles. Plus de quatre femmes sont tombées, jusqu’à présent on est sans nouvelle d’elles, car elles ont été transportées dans les pick-up au siège de la SAG. On est inquiet de leur situation. Il y a plus de 23 blessés graves, une femme a reçu une balle réelle à la main », raconte-t-il.

Incendie en ville

Amara Sacko explique que les bidasses se sont livrés aussi à une scène de violences en ville. Selon lui, ils ont incendié plus de onze cases, défoncé et pillé trente-six magasins. « Le mardi 17 mars, vers 19 heures, ils ont débarqué chez le doyen où ils ont lancé des gaz lacrymogènes dans son salon et ont cassé les portes. Ils ont pris tout ce qu’ils ont pu et ont mis le feu dans deux chambres. Ensuite, ils sont allés à la mosquée où ils arrêté et embarqué plus de vingt-neuf personnes pour Siguiri. Ceux-là sont en prison, y compris vingt femmes », renchérit M. Sacko. Plusieurs habitants de Foulata se sont réfugiés en brousse, y passant des nuits, pour éviter de se faire arrêter par les bidasses.

Yaya Doumbouya