Les seuls et véritables amis du Président Alpha Condé sont ceux qui ont voulu lui éviter cette sortie très peu honorable. Ceux qui lui ont tenté de le dissuader, sans succès, de briguer un troisième mandat. Qui pouvait imaginer qu’après Laurent Gbagbo, on allait voir un autre chef d’État africain dans une situation aussi humiliante ? Le sort a voulu que ce soit le nôtre.
Cette image n’honore aucun citoyen guinéen, quelle que soit sa position. Et pourtant, on aurait pu l’éviter. Mais certains de nos compatriotes ont pensé que la meilleure manière de préserver leurs intérêts était de faire croire au Président Alpha Condé que la Guinée se résume à lui. Un ministre déchu disait récemment, pour créer un mythe autour lui, que l’avion qui avait conduit l’opposant Alpha Condé à Conakry à la suite de son arrestation à Pinet, n’a plus jamais pu être exploité. Et la rapidité avec laquelle ces faux soutiens ont tourné la page Alpha Condé démontre de façon éloquente qu’ils défendaient non pas ce dernier mais tout simplement leurs intérêts. C’est peut-être maintenant qu’il (Alpha Condé) pourrait s’en rendre compte. Mais, c’est malheureusement trop tard.
S’il avait eu la lucidité de l’ancien président du Niger, en ne cédant pas à «la mélodie des sirènes révisionnistes», en ne croyant pas à ceux qui lui disaient qu’il était indispensable, il serait aujourd’hui le personnage public le plus respecté de la Guinée et l’un des plus respectés de l’Afrique. S’il ne s’était pas laissé aveugler par sa haine pour ses opposants, il aurait emprunté un chemin plus glorieux. Mais hélas !
On peut dire aujourd’hui sans risque d’être démenti qu’il fait partie désormais du passé pour ne pas dire du passif de la Guinée. Et la Guinée continue et continuera d’exister. C’est dire qu’il n’était pas si indispensable que cela. Personne n’est d’ailleurs indispensable. On dit souvent que le cimetière est plein de gens qui se croyaient indispensables. Méditons-y !
Les «fabricants de dictateurs» et autres ont une responsabilité historique dans la d’échéance de l’ancien Président de la République.
Me Mohamed Traoré