Au cours d’un entretien en ligne, le 7 septembre, avec Hakima el Haité, la présidente de l’IL (Internationale Libérale), Cellou Dalein Diallo, la principale figure de l’opposition, a appelé la communauté internationale à encadrer la transition en Guinée. Le leader de l’Ufdg (Union des forces démocratiques de Guinée) indique que condamner le putsch survenu le 5 septembre à Conakry ne le dérange pas, ce qu’a d’ailleurs fait l’IL. Cellou Dalein Diallo, vice-président de cette organisation, estime que le renversement d’Alpha Condé, son adversaire politique depuis 2010, est dû au changement constitutionnel et au holdup électoral en 2020, dans le seul but de se maintenir au pouvoir.
« On déplore quand-même la prise du pouvoir par la violation de la Constitution et l’organisation des mascarades électorales. Nous regrettons aussi le coup d’Etat militaire. Néanmoins, le processus de transition doit être encadré par la communauté internationale afin que des élections libres et transparentes soient organisées avec l’inclusion des partenaires techniques et financiers. Donc, au lieu de sanctionner les putschistes, il faut les encadrer. La communauté internationale doit se mobiliser pour s’assurer de la transparence du processus de transition », invite le leader de l’Ufdg.
La présidente de l’Internationale Libérale, Hakima el Haité, rassure : « Nous condamnons la prise du pouvoir par la violence et par les armes, mais je porte votre appel complètement légitime à la communauté internationale. Vous avez notre grand soutien. Nous appellerons et insisterons auprès des institutions internationales et organisations affiliées à l’IL pour l’encadrement de la transition démocratique en Guinée. »
Prudence !
Le capitaine Moussa Dadis Camara, le chef des putschistes qui se sont emparés du pouvoir au lendemain de la mort du Général Lansana Conté en 2008, avait promis de rendre le pouvoir aux civils. Mais au finish, il s’est dédit. A présent, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya et ses hommes tiennent des promesses similaires. « On vient au pouvoir avec des idées. Mais, une fois-là, on a tendance à rester plus longtemps », remarque Cellou Dalein Diallo. Toutefois, ce dernier dit prêt à dialoguer avec le régime militaire, voire à participer à un gouvernement de transition afin de s’assurer que les militaires acceptent d’organiser des élections libres et transparentes pour sortir la Guinée de cette situation. » Et de renchérir que participer à un dialogue ou à un gouvernement de transition, ça n’est pas la pire manière de contribuer à ce que les victimes des violences obtiennent justice.
Yaya Doumbouya