Dans l’après-midi du 5 septembre, quelques heures après le coup d’éclat contre le Prési Alpha Grimpeur, les habitants de plusieurs quartiers de Cona-cris ont pris d’assaut les principales voies, autoroute Fidel Casse-Trop et l’autoroute Leprince notamment, pour exprimer leur joie, comme l’a montré une télé privée de la place.

La liesse populaire était bien perceptible au rond-point Cosa, banlieue Est de Conakry. Des habitants des quartiers voisins ont envahi le coin, pour célébrer ce qu’ils appellent « la victoire accordée au peuple de Guinée par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya », le patron du Groupement des forces spéciales, auteur du coup d’éclat.

La circulation jusque-là normale a été aussitôt perturbée, le commerce hermétiquement fermé. Des passants se joignent à la « fête » où du moins agitent les mains, en guise d’approbation de la manif de joie. Des klaxons, des coups de sifflets et de bidons retentissaient partout. Tout avait l’heure d’une campagne électorale.

Les manifestants autour du rond-point Cosa ce 5 septembre 2021

La joie, le sourire, illuminaient tous les visages. Les slogans: «Liberté », «Alpha Zéro » ont été longuement chantés. « Nous avons marre de ce régime, les Guinéens souffrent énormément et Alpha Condé s’en fout. Mais Dieu a jugé, maintenant. Merci à Dieu » s’est réjoui un père de famille, sous l’anonymat. «Le mensonge est fini », scandent des jeunes manifestants.

A un  moment, l’ambiance a brusquement été interrompue par l’arrivée d’un véhicule de la flicaille. Mais cette fois, les agents ont fait preuve de sagesse et ils ont été ovationnés par la foule.  Les pandores de l’Eco 18 observent la scène de joie du haut de leur immeuble. Impuissants ou approbateurs ? Allez savoir !

Seul bémol, un jeune prétendu voleur de téléphone a été maltraité, roué de coup par un groupe de jeunes, ivres de rage. Heureusement, le présumé voleur a été vite soustrait des griffes des jeunots en colère, par des âmes sensibles. Malgré cette promptitude, la victime s’en est sortie ensanglantée, le visage tuméfié. 

Yaya Doumbouya