L’Assemblée nationale vote la prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19 en Guinée. Sauf qu’au sein même de l’institution, les morsures barrières sont peu respectées. Le 2 septembre, dans l’hémicycle rectangulaire de l’Assemblée nationale, dépités, personnel d’appui, visiteurs, vigiles et agents de sécurité se baladaient sans respect des morsures barrières, alors que le Covid-19 tue tous les jours.

Au niveau des deux entrées principales du Palais du Peuple qui abrite le Parlement, (sur l’autoroute Fidel Casse-Trop et sur la Corniche sud), les agents de sécurité ne demandent que la carte de vaccination. Le lavage des mains au savon antiseptique, le port du masque, la distanciation physique, se désinfecter les mains au gel antiseptique, sont rangés aux oubliettes. Les accolades et les poignées de main ont repris de plus belle. On cause, on rit, on se frotte, on monte et descend main dans la main. Porter le masque où se laver les mains relève d’une préoccupation personnelle. «Celui qui n’a pas la carte de vaccination, n’entrera pas. C’est tout », souffle une vigile qui porte incorrectement un masque apparemment usé. Sauf que les dépités et autres amis sont exempts de la mesure.

Le 26 août, lors de la présentation de la Loi des finances rectificative, l’hémicycle était plein à craquer. A l’entrée, l’accès était filtré par une prise de température. La carte de vaccination n’était exigée qu’aux visiteurs non aux gros bonnets. Une fois à l’intérieur, nombreux masques étaient sous le menton ou carrément ôtés par les dépités. Aucun rappel à l’ordre n’avait été fait ni par le prési Amadou Damaro Camara du haut de son perchoir ni par la Commission santé. Un terreau propice à la propagation du Covid-19.

Le pied de grue pour se vacciner

Ce 2 septembre, sur l’esplanade du Palais du Peuple, des longues files d’attente sont formées devant trois points de vaccination. Bien de personnes y ont fait le pied de grue, juste pour s’inscrire. Et s’inscrire n’est pas synonyme d’être vacciné. «J’ai passé plus de deux heures à attendre mon tour. Je suis enregistré, mais on ne m’appelle pas. Je ne comprends rien », déplore un candidat à la vaccination.

Yaya Doumbouya