Peut-on craindre une pénurie de pains dans les prochains jours ? La question vaut son pesant d’or. Outre les difficultés rencontrées dans la fabrication du pain, notamment la rareté du bois, l’Union nationale professionnelle des boulangers et pâtissiers de Guinée fait face à un autre phénomène, celui de l’insécurité. Elle menace de mettre temporairement la clé sous le paillasson pour protester contre des attaques subies par les professionnels de ce secteur tard les nuits dans leurs lieux de travail. Ils en ont actuellement jusqu’à la gorge.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, ce sont les agressions que des boulangers ont subies à Cosa et à Koloma en fin de semaine dernière : « Ils étaient habillés en tenues militaires, encagoulés et portaient des armes et une machette. Ils nous ont fouillés, ont pris nos téléphones et notre argent », explique une victime.

Dans ces deux quartiers seulement, pas moins de 11 boulangeries ont été visitées par les assaillants jeudi et vendredi dernier. Six à Cosa et cinq à Koloma : « Nous ne pouvons pas travailler dans cette situation. Si eux n’arrêtent pas, nous serons obligés d’arrêter pur sauver nos vies, jusqu’à ce que le gouvernement prenne les dispositions pour nous sécuriser. Nous voulons travailler, mais nous ne pouvons pas le faire à la merci des bandits », déclare El Hadj Alpha Oumar Sacko, président de l’Union nationale professionnelle des boulangers et pâtissiers de Guinée.

Le couvre-feu décrété pour faire face au Covid-19 aidant, les bandits prennent tout leur temps pour  mener leurs opérations. Selon son président, l’Union nationale professionnelle des boulangers et pâtissiers de Guinée a pourtant une entente avec les forces de sécurité : « Des inconnus nous attaquent, nous ne savons pas si ce sont des agents des forces de sécurité ou si c’est sont des bandits. Ce que nous savons, c’est qu’ils ont des équipements militaires. Nous avions une entente avec le gouvernement qui stipulait que les postes de police ou de gendarmerie proches des boulangeries doivent les sécuriser. A partir de demain, nous allons rencontrer les autorités pour leur rappeler cette recommandation ».

Yacine Diallo