«J’ai suivi avec tristesse les images humiliantes de l’arrestation du Président Alpha Condé depuis ma terre d’exil. Ma petite voix n’avait-elle point déclaré que la violation des constitutions engendrerait le désordre et le chaos ? L’on m’a moqué à l’époque.
L’Afrique a changé. Les temps ont changé. La jeunesse africaine aspire au changement. La jeunesse africaine ne croit pas aux messies.
Pourquoi penser que nous sommes indispensables ou irremplaçables ? D’autres illustres personnalités ne nous ont-elles pas précédées sur cette terre de nos ancêtres ? Et notre génération disparaîtra pour que d’autres générations vivent.
Pour ma part, le Président Alpha Condé du temps où il était opposant était un aîné admiré et pour cause ! Ancien leader de la FEANF, il nous a inspiré pour le leader de la FESCI que je fus!
Au nom de cette proximité philosophique, idéologique et même corporatiste, je l’ai reçu avec honneur sur ma terre natale de Ferké et sollicité les bénédictions de mes parents pour sa carrière politique.
Devenu Président de son pays, son homologue Alassane Ouattara lui demanda de m’interdire la terre africaine de Guinée. Et je l’ai regretté car il aurait dû savoir que les nouvelles amitiés sont parfois opportunistes. Mais je suis sans rancune.
Aujourd’hui je suis profondément triste pour lui. Ces images de lui ont parlé à mon cœur. Mais à qui la faute ? Que l’Histoire s’écrive et que démocratie se fasse. Je demande que les nouvelles autorités guinéennes préservent la quiétude dans ces moments de troubles passagers.
Je souhaite que ce soient les derniers soubresauts d’une Guinée qui renoue avec la paix et la tranquillité. Que la Sagesse Africaine au service des Peuples triomphe pour le bien-être du peuple guinéen. Telle est ma prière solennelle au Tout Puissant !»
Guillaume Kigbafori Soro
Ancien Premier Ministre
Ancien Président de l’assemblée nationale
Actuel Président de GPS.