Le 27 septembre, pour gagner d’avantage le cœur des populations, le colonel Mamadi Doubmouya, président du Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD, s’est rendu au cimetière de Bambéto, précisément au carré des « martyrs de la démocratie », en début de soirée. Cet endroit de la commune de Ratoma où sont enterrés plus d’une centaine de militants de l’opposition, tués par balles lors des manifestations politiques à Conakry entre avril 2011 et février 2020, durant le règne d’Alpha Condé, renversé le 5 septembre 2021. Jusqu’à date, malgré l’appel des ONG de défense de droits humains, les circonstances de leur mort n’ont pas été élucidées par des enquêtes judiciaires.
L’opposition parle de plus de 300 morts lors de ses manifestations dont 99 pour la lutte anti-troisième mandat du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) entre octobre 2019 et février 2020.
Le colonel Doumbouya, derrière des lunettes noires, s’est recueilli sur leur tombe, sous bonne escorte. Un membre de sa garde a été vu en larmes.
Une foule de jeunes, pour la plupart, s’est spontanément massée aussi autour du cimetière, acclamant le tombeur d’Alpha Condé. L’acte a été salué par bien des témoins qui disent néanmoins attendre du CNRD la composition du gouvernement d’union nationale que le colonel leur a promis, après avoir renversé Alpha Condé le 5 septembre.
Rappelons de passage que le vendredi 25 septembre, le colonel Doumbouya s’était aussi recueilli sur la tombe du Général Lansana Conté à Moussayah (sous-préfecture de Tanénè à Dubréka), président de la Guinée du 3 avril 1984 au 22 décembre 2008 et sur la tombe du premier président de la Guinée (2 octobre 1958 au 26 mars 1984), Ahmed Sékou Touré, dans le quartier Camayenne, non loin de la mosquée Fayçal, à Conakry.
Mamadou Siré Diallo