En marge de la conférence de stress animée par le Réseau Paix et Sécurité pour les femmes de la CEDEAO (REPSFECO), à l’occasion de la journée internationale de la paix le 21 septembre, la prési du parti Front pour l’Alliance Nationale (FAN), La Mal-kalé Camara, a exhorté les Guinéens à faire la paix avec eux-mêmes. Elle estime que rien n’est possible sans la paix. «Dans ce pays, les conflits éclatent à l’occasion des élections. C’est quand il y a élection que l’ensemble du peuple n’est pas d’accord sur les résultats qu’il y a des tueries, que nos enfants meurent dans la rue. Aujourd’hui, nous sommes face à un nouveau régime et c’est encore à cause des élections parce que la constitution a été tripatouillée, parce que la constitution a été changée, parce que les élections ne sont pas transparentes, parce que les gens sont frustrés. Ils ne se retrouvent pas à leur place. Il faut que la Guinée se ressaisisse. Personne ne peut faire ce pays à notre place. J’aurais aimé que de toutes ces manifestations qui se passent dans ce pays, aujourd’hui soit une journée de grande manifestation pour que les Guinéens se pardonnent, se donnent la main, se regardent en face et se disent «si nous ne nous tolérons pas, si nous ne reculons pas sur nos agissements, si nous ne changeons pas nos comportements, hé bien, ce pays ne changera jamais. Si nous ne changeons pas de mentalité, si nous ne nous disons pas que c’est parce que nous nous regardons en face au lieu de regarder dans la même direction, ce pays ne changera pas».

 Selon Dame Makalé, aujourd’hui, notre bled fait face à une nouvelle gouvernance sans effusion de sang, que personne ne dise demain qu’il n’était pas d’accord. «Aujourd’hui, nous voyons tous les grands défilés à la télé. Nous avons inauguré, partis politiques, cette reconnaissance à la nouvelle gouvernance, tout simplement parce que le peuple résilient de Guinée était exsangues, nous en avions marre, nous étions fatigués, nos enfants étaient embastillés. Nos enfants ont faim, ils n’ont pas d’emploi. Nous, l’élite devrions nous remettre en cause parce que c’est à l’élite que le peuple confie son destin. C’est à nous les intellectuels que les pauvres paysans confient leur destin, en se disant que nous sommes leurs enfants qui se sont  instruits et qui peuvent les gouverner. Nous leur confions notre destin parce que la question de la chose publique dont il est question n’appartient qu’au peuple».

Dame Makalé souhaite que ceux qui gèrent doivent savoir qu’ils sont les serviteurs du peuple et cela «tant qu’on n’est pas convaincu, confondu et pétrie de cette idée que la gestion publique, est la chose de tout le monde et n’est jamais la chose d’une seule personne. C’est pourquoi, le peuple lui-même, doit être le premier contrôleur de ce qui se passe dans le pays. Pourquoi le peuple a-t-il peur d’interpeller les dirigeants pour dire ce qui ne va pas. Cela certainement dépend de l’illettrisme, de l’ignorance de la grande majorité de la population. Un peuple éduqué est un peuple qui avance, c’est un peuple qui peut contrôler et interpeller les dirigeants».

Désormais, cette nounou exhorte le peuple à plus de vigilance «après avoir voté une constitution, veiller l’a dessus comme la prunelle de vos yeux, pour que nos gouvernants puissent respecter scrupuleusement. Mais peut-être à cause de l’indigence, de la pauvreté on va donner un sac de riz par ici, on va donner un cinquante mille francs par-là ; on va copter nos jeunes. Je l’ai dénoncé lors de la campagne à m’en fendre la bouche, il n’est insupportable de voir nos enfants, dans les rues en train de faire la campagne alors que les autres sont en classe. C’est insupportable, parce qu’un peuple qui est éduqué peut défendre ses intérêts. Faisons-nous la paix dans notre âme», soupire-t-elle.

Pour Dame Makalé, le problème guinéen est le manque de tolérance, de partage, la suffisance. Certains croient qu’ils sont plus importants que les autres et d’autres disent qu’ils sont mieux nés que les autres. Alors que les hommes naissent égaux et de la même manière. C’est leur comportement, leur engagement, leur service qui les rendent différents et qui leur offrent une meilleure perception. «Donnons-nous la paix nous-mêmes, que chacun de nous se pose la question est ce que je fais bien avec mon voisin ? Est-ce que je fais bien avec ma famille ? Tout ce que je ne peux pas faire en public je ne devrais pas le faire même étant fermé seul dans une chambre. Si nous arrivons à cette mentalité, à nous dire que la Guinée appartient à tous les Guinéens, tous les Guinéens sont égaux sur la terre, que tous les Guinéens équitablement ont droit à ces ressources que nous avons sur et dans nos terres, je crois que nous nous entendrons. Parce que ce qui est commun est commun. Ce qui est commun n’a pas besoin d’être nationalisé et privatiser par quiconque».

Kadiatou Diallo