Depuis la chute du Prési Alpha Grimpeur le 5 septembre, les déclarations des acteurs politiques et sociaux se suivent et se ressemblent. Ils rivalisent d’ardeur pour prêter allégeance au colonel Mamady Doumbouya, nouvel homme fort du pays et à son CNRD. Au point que même le RPG aux couleurs très peu arc-en-ciel a choisi de prendre acte de la chute de leur champion.
Ce 8 septembre, c’est l’inter-centrale CNTG-USTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée) pourtant réputée proche du régime Grimpeur qui s’est rallié à la cause de la junte militaire : «Pour la 3e fois, l’armée guinéenne s’est invitée dans l’arène politique par une prise du pouvoir afin de remettre notre pays sur le droit chemin du respect des droits de l’Homme et de la démocratie. Cette nouvelle situation est la conséquence logique d’une crise majeure née depuis que le gouvernement s’est engagé en 2019 dans une voie de réforme politique, pour octroyer au chef de l’Etat un 3e mandat en violation de la Constitution qui n’en autorisait que deux successifs », déclame l’Amadoué Diallo, Secrétaire gênant de la CNTG.
L’inter-centrale CNTG-USTG rappelle dans sa missive, que le mouvement syndical avait mis en garde en 2020 «lors de la rencontre avec le Premier ministre d’alors, ses réserves… Le mouvement syndical, en lieu et place d’une éventuelle modification de la Constitution, avait exprimé dans un mémorandum, le souhait d’accorder plus d’attention aux conditions de vie très difficiles des travailleurs… Cette demande est demeurée sans suite, malgré tous les efforts menés. »
En lieu et place d’une condamnation, l’inter-centrale CNTG-USTG salue plutôt «l’atmosphère de calme et de paix ayant prévalu sur l’ensemble du territoire national suite au changement de régime. Il se félicite que ce changement n’ait pas porté atteinte au droit du travail et aux libertés syndicales. Il salue également la volonté exprimée des nouvelles autorités de mettre en place un processus de concertation inclusive de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux.»
Au CNRD, l’Amadoué Diallo et ses lieutenants demandent de mettre en place «une gouvernance vertueuse à travers des réformes courageuses qui permettront d’offrir des opportunités d’emplois décents à tous les Guinéens, de moraliser l’administration publique pour la débarrasser définitivement du clientélisme et du népotisme, sources de frustrations et d’injustice sociale ».
Ils demandent également à la junte «de veiller à l’indépendance de la justice, d’engager une lutte sans merci contre les bandits à col blanc qui ont mis à terre l’économie de notre pays et appauvris nos populations… L’inter-centrale CNTG-USTG demande aux nouvelles autorités de protéger les citoyens contre les coupeurs de route, de promouvoir la démocratie par le dialogue social… » Et patati patata.
Yacine Diallo