Après avoir arrêté Alpha Condé ce dimanche au palais présidentiel Sékhoutouréya, le lieutenant colonel Mamady Doumbouya qui commande les forces spéciales est apparu vers à 14h GMT sur l’écran de la RTG, la télévision publique, pour livrer le discours que voici :

« L’instrumentalisation des institutions républicaines, de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée guinéenne, à travers le Comité national du rassemblement et du développement, à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée, dans sa totalité. Nous avons décidé à partir de l’instant de dissoudre la Constitution, car nous allons réécrire une Constitution ensemble cette fois ci. Nous allons nous rassembler: toute la Guinée, les quatre régions, la diaspora, tous ensemble nous allons mener une consultation inclusive pour décider de l’avenir de ce pays. Nous n’allons plus confier la politique à un homme, nous allons la confier au peuple. Nous veillerons uniquement sur ça, ce qui est le devoir d’un soldat : sauver le pays. C’est la seule chose qui nous anime. Nous allons mettre en place un système qui n’existe pas. Ce système, il faut qu’on le fasse tous ensemble. Il y a eu beaucoup de morts pour rien. Beaucoup de blessés, beaucoup de larmes alors qu’on aime tous la Guinée. Il est temps pour nous de se comprendre, de se donner la main, de s’asseoir, d’écrire une constitution adaptée à nos réalités, capable de régler nos problèmes, parce que si vous voyez l’état de nos routes, de nos hôpitaux, vous vous rendez compte qu’après soixante-deux ans d’indépendance, il est temps pour nous de nous réveiller. Il faut qu’on se réveille et qu’on se donne la main et qu’on apprend à s’aimer comme on avait l’habitude. Pour se faire, nous avons dissout la constitution. Nous allons dissoudre les institutions, le gouvernement est dissout, la fermeture des frontières terrestres, on a une semaine encore. Nous allons voir après comment faire pour les frontières aériennes. Avec tous nos camarades, nous allons trouver la solution pour sortir de cette gabegie. Nous allons appelons nos frères d’armes, des unités de toute la République de se mettre du côté du peuple cette fois ci, pour l’aider une bonne fois d’en sortir. Nous invitons également à chacun de rester dans les casernes et continuer les activités régaliennes : protéger la population, les frontières, poursuivre le combat qu’on doit mener. Nous allons engager une concertation nationale pour ouvrir une transition inclusive et apaisée. Plus personne ne doit mourir pour rien. Les Guinéens ne doivent plus mourir pour la politique. Nous allons travailler ensemble avec tous nos partenaires, bi et multilatéraux et s’assurer du respect des engagements vis-à-vis des organisations internationales. Le Guinée respecte sa parole. C’est ça la dignité : l’harmonie entre le dire et le faire. Jerry Rawlings disait : « Si le peuple est écrasé par ses élites, il revient à l’armée de rendre au peuple sa liberté ». Car nous venons tous du peuple de Guinée. Je vous remercie peuple vaillant de Guinée. Je sais qu’on capable de prendre notre destin en main. Nos anciens qui sont morts pourront être fiers de nous. J’espère que cette fois ci nous allons arrêter de nous battre pour rien. La Guinée est belle : nous n’avons plus besoin de la violer. On a juste besoin de lui faire l’amour. Tout simplement. Je vous remercie ! »

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