Le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté, a présenté la Loi des finances rectificative 2021, le 26 août à l’Assemblée nationale. Les dépenses de l’Etat sont passées de 27, 739, 07 milliards (Loi des finances initiale) à 29, 318, 96 milliards.
Dans un contexte de vie chère due notamment aux crises sanitaire et économique, accentuée par la fermeture des frontières et la hausse du prix du carburant à la pompe, les Guinéens peinent à joindre les deux bouts. Les chefs, eux, se sucrent à souhait. Sans retenue, ni la moindre pitié pour la population qui saigne pour alimenter les ‘’caisses vides’’ de l’Etat. Du tarif téléphonique aux impôts et taxes, les Guinéens sont sucés de partout.
La Loi des finances rectificative, non encore adoptée, réserve une large part à la Présidence de la République. Son locataire, Alpha Condé, a libéré brusquement les primes des députés avant de s’envoler pour ses vacances en Turquie, le 10 août. En contrepartie, le 26 du mois, les députés ont rallié le Parlement pour suivre la présentation de la Loi des finances rectificative 2021 par le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté. Il est à noter que les dépendances de la Présidence sont passées de 492 511 921 000 Gnf, avec une majoration de 174 844 061 000 Gnf. « Ce qui fera au total 667 355 982 000 FG, soit une augmentation de 35,5% par rapport à la Loi des finances initiale », ajoute-t-il.
Les dépenses du personnel qui étaient de 63 130 515 Gnf, grimpent à 667 355 982 Gnf, soit une augmentation de 138 159 143 Gnf. Aucune dépense d’investissement n’était prévue dans la Loi des finances initiale, mais la Loi rectificative prévoit 21 127 361 Gnf.
La part de Damaro
L’Assemblée nationale s’en sort aussi heureuse. Le 3 août, le président du Parlement, Amadou Damaro Camara, a déploré le retard du payement des primes des députés. Aussi, nombreux parlementaires ont fustigé l’irrégularité du payement des primes qui intervient de façon trimestrielle. Mais, la nécessité de faire examiner et adopter le projet de Loi des finances rectificative a fait débloquer les choses.
Le Parlement que dirige Amadou Damaro Camara se taille également une part importante des finances de l’Etat. C’est la deuxième personnalité de l’Etat, non ! Dans la Loi des finances initiale, les dépenses de l’institution se chiffraient à 273 345 730 000 Gnf, contre 357 819 955 000 Gnf prévus dans la Loi des finances rectificative 2021. Une hausse de 84 474 225 000 Gnf, soit 31% de hausse. Par exemple, les dépenses du personnel qui étaient de 105 825 545 000 Gnf, est de 186 299 770 000 Gnf. Un accroissement de 80 474 225 000 Gnf.
Les dépenses de la Primature ont été grignotées. C’est curieux ! Mais, comme aucune élection n’est en vue durant 2021, le locataire du Palais de la Colombe, Ibrahima Kassory Fofana, n’aura pas à distribuer de cash en campagne. C’est compréhensible. Ses dépenses ont dégringolé de 96 595 117 000 Gnf à 72 536 970 Gnf, soit une réduction de 24 058 147 000 Gnf.
Des prévisions
Les prévisions de recettes du budget de l’Etat sont estimées à 25 783,96 milliards contre une prévision initiale de 23 511,64 milliards, soit une augmentation de 2 272,31 milliards de (9,66%). Le 26 août, le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté, a déclaré que les hypothèses macroéconomiques révisées pour le reste de l’année visent un taux de croissance de 5,2% du PIB (Produit intérieur brut), un taux d’inflation moyen de 10,9% et une pression fiscale de 14, 11%, contre respectivement 5,5%, 8% et 13% dans la loi des finances initiale.
Yaya Doumbouya