Après trois semaines aux affaires, le CRND a finalement dévoilé la Charte de la transition le 27 septembre. Au sein de la classe politique, les réactions se multiplient. Aliou Bah, président du parti MoDeL (Mouvement démocratique libéral) invité ce mardi 28 septembre de FIM FM, a estimé que l’avenir de la Guinée devient de plus en plus visible, puisque cette Charte est l’un des éléments de bord de la transition. « Beaucoup de personnes s’interrogeaient, malheureusement il ne fallait rien faire dans la précipitation, surtout une chose aussi importante qu’une Charte. Notre pays n’a jamais souffert pour la qualité de ses textes, (…) des hommes de valeurs ont manqué au pays. C’est-à-dire ceux qui sont chargés de l’application de ses textes là».
M. Bah croit que le contenu de la Charte nationale de la transition correspond non seulement au contexte actuel mais aussi aux aspirations de tous ceux qui se sont battus pour que la Guinée retrouve le chemin de la démocratie.
Parlant de la non-définition de la durée de la transition par le CNRD, Aliou Bah affirme que le plus important n’est pas la durée, mais le contenu et l’agenda. « On souhaite qu’une transition ait une durée raisonnable, parce que c’est le retour à l’ordre constitutionnel qui est fondamental à travers des élus. Il appartient au peuple de Guinée, seul propriétaire du pouvoir, de déterminer qui va présider à ses destinées pour les années à venir. Mais cette durée n’étant pas déterminée, je pense que le CNRD a fait preuve d’habilité, parce que cela aurait aussi été considéré comme une décision unilatérale, surtout que c’est une question qui focalise beaucoup l’attention des uns et des autres, comme si cela se réduit tout simplement à une histoire de durée. Donc, privilégier le caractère consensuel sur cette durée, je le trouve habile et intelligeant ».
Le leader du MoDel précise que la durée de la transition dépend de l’agenda, mais aussi des projections. « Si on prend exemple sur le processus électoral, il faut déterminer la période de son élaboration et la mise en place de tous les organes. Et actuellement, notre pays a des difficultés financières et économiques très fortes. Nous avons besoin de lancer un clin d’œil à nos partenaires économiques et financiers pour nous accompagner sur le processus », indique-t-il. Militant pour un délai raisonnable de la Transition, Aliou Bah exhorte le CNRD à mobiliser toutes les compétences, pour le déterminer.
Kadiatou Diallo