Beaucoup de jeunes parlent actuellement du renouvellement de la classe politique. Mais ils n’ont pas hésité à soutenir un octogénaire pour un troisième mandat. Ils auraient pu se battre pour que le «Vieux » leur donne la possibilité d’être candidats, après son deuxième mandat. Et tout porte à croire que celui-ci aurait brigué un autre mandat, c’est-à-dire le quatrième. Probablement ces partisans du renouvellement de la classe politique l’auraient encore soutenu. Où est la cohérence ?
Le débat sur le renouvellement de la classe politique tel qu’il est posé est un débat vicié. Rien n’interdit aux jeunes qui veulent s’engager en politique de le faire. Et les électeurs sont libres de choisir majoritairement un jeune à la place d’un vieux et réciproquement. Dans tous les cas, la jeunesse n’est pas une qualité en soi et la vieillesse ou l’ancienneté n’est pas un défaut en soi. Il existe des jeunes infiniment plus malhonnêtes que des vieux ou anciens.
Entre un jeune «tordu» et un vieil honnête, le choix est si évident qu’il n’y a aucune hésitation à choisir.
Des jeunes ont fait preuve d’une démagogie sans pareil, d’un « talent » inégalé dans le pillage des ressources publiques, d’une complicité sans équivoque dans l’instauration de la dictature. Certains jeunes excellent dans le retournement de veste, l’incohérence, la volte-face et le reniement. Ils n’ont rien de plus ou de meilleur par rapport à certains «vieux.»
Les jeunes qui veulent vraiment s’engager en politique doivent utiliser des arguments plus respectables pour espérer obtenir l’adhésion des citoyens ; les coups au-dessous de la ceinture doivent être bannis.
Ce qu’il faut à la Guinée aujourd’hui, c’est plutôt l’ancrage de la démocratie, le changement des mœurs politiques, la consolidation des institutions, le renforcement du système judiciaire afin qu’il réponde aux attentes des justiciables. Le reste est tout simplement puéril.
Me Mohamed Traoré