L’Assemblée nationale a adopté la Loi des finances rectificative à la majorité écrasante des députés le 2 septembre à Cona-cris. Le budget de la Présidence de la République et celui du Parlement, revus à la hausse, ont suscité moult commentaires. «Le budget rectifié de l’Etat pour l’exercice 2021 est arrêté en recettes à 25 783, 96 milliards contre une prévision initiale de 23 511, 64 milliards, soit une augmentation de 2 272, 31 milliards (9, 66%). En dépenses, 29 318, 96 milliards adoptés contre une prévision initiale de 27 739, 07, soit une augmentation de 1 579, 89 milliards (5,70%) », expliquait, le 2 septembre, le rapporteur général du Parlement, Aboubacar Adama Sylla. Le 4 septembre, le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté, a tenu un point stress au siège du ministère à Cona-cris. Histoire d’expliquer le bien-fondé de cette hausse.
«Il y a eu une augmentationde salaire des fonctionnaires à la Présidence de la République, la revalorisation du statut des magistrats, la rémunération des contractuels, les conseillers, les conseillers spéciaux, les experts. Il y a aussi d’autres augmentations en nature. On pense que quand on va en budget rectificatif, on prend un montant pour attribuer à une ligne budgétaire, non ! Ce que, c’est l’exécution du budget jusqu’à date. C’est-à-dire voir ce qui a été exécuté plus et ce qui a été exécuté moins dans le cadre la Loi des finances initiale», explique le ministre Ismaël Dioubaté.
Le budget de l’Assemblée nationale a aussi connu une augmentation. Il passe de 273 345 730 000 Gnf à 357 819 955 000 francs glissants. Une hausse de 31%, soit 84 474 225 000 francs glissants. « Sous l’empire de l’ancienne Constitution (2010), il y avait deux sessions, d’octobre à décembre et d’avril à juin. Ce qui faisait au total six mois. Mais, la nouvelle Constitution résume tout cela en une session unique de neuf mois. C’est-à-dire d’octobre à juin, plus un mois consacré aux sessions extraordinaires. Ce qui fait dix mois. L’implication financière est que les primes des sessions prévues pour six mois sont ajustées pour dix mois», explique Ismaël Dioubaté.
«Le budget n’est pas figé»
Le ministre porte-voix du goubernement, Tibou Kamara, a déclaré qu’un budget est dynamique, évolutif. Ce n’est pas, poursuit-il, en fonction d’un ministre ou de la taille d’un ministère que le budget est élaboré. C’est en fonction «des priorités du gouvernement qui prennent en compte les besoins de la population. Si nous estimons que l’attente de la population ce sont les infrastructures, il y aura plus de crédits là. Si on estime que c’est l’éducation, il y aura plus de ressources. Donc, il n’y a pas de budget figé».
Le ministre Tibou Kamara indique par ailleurs que la désinformation est un fléau, tout comme la sous-information. «Il y a à la fois la désinformation et les tentatives de manipulation nombreuses de l’opinion publique dans un esprit de démagogie et de populisme. Je souhaite que la presse, vecteurs de l’information, que vous ne soyez pas l’écho, parce que vous avez le devoir de recouper l’information et surtout de défendre ce qui est vrai et ce qui est juste», égratigne-t-il.
Yaya Doumbouya