António Guterres, le Secrétaire gênant de l’ONU (Organisation des Nations unies) a promptement réagi au coup force perpétré, le 5 septembre à Cona-crime, contre le régime du Prési Alpha Grimpeur. Il a condamné la prise du pouvoir par les armes et a appelé à la libération immédiate du Chef déchu. Depuis, les condamnations internationales se multiplient contre la junte, dirigée par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, du Groupement des forces spéciales. Le 8 septembre, Sébastien Nadot, dépité français et commissaire aux affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, a estimé dans un communiqué de presse que la Communauté internationale « n’a aucune leçon à donner aux Guinéens. » Connu pour ses positions tranchées contre le changement constitutionnel, le 3è mandat et la violation des droits humains en Guinée, le dépité n’est pas tout tendre avec le régime du Prési Alpha Grimpeur, désormais mis à la touche.
« La condamnation du coup d’Etat par le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, est malvenue. Où était la communauté internationale quand Alpha Condé bafouait la Constitution de la Guinée et le résultat des urnes aux fins de se maintenir au pouvoir ? Quelle a été la réaction de la Communauté internationale quand les forces du régime d’Alpha Condé réprimaient l’opposition politique, à commencer par les responsables et les militants de l’Ufdg, dont plusieurs sont morts en prison, faute d’accès aux soins ? », s’interroge M. Nadot. Il rappelle qu’un coup d’Etat militaire « est toujours lourd de périls » et qu’il faudrait suivre avec « la plus grande attention » l’évolution de la situation en Guinée. « Mais osons placer notre confiance dans l’incroyable force de la société guinéenne, riche d’un espace public vivace et dotée de figures politiques de grande qualité, capables de mener le destin de la Guinée vers des jours meilleurs », commente-t-il.
La Guinée en est à son troisième coup d’Etat depuis l’indépendance du pays en octobre 1958. Sans compter les nombreuses tentatives de coup de force. Mais celui mené le 5 septembre par le CNRD (Comité national du rassemblement et du développement), est le seul évinçant un Prési vivant du pouvoir. Les deux précédents, ourdis en 1984 et en 2008, sont survenus à la mort du Sékou Tyran et du Fory Coco.
Le dépité Sébastien Nadot indique qu’il est « assurément malheureux » que la Guinée, comme d’autres pays d’Afrique, fasse l’objet « une fois de plus » d’un coup force. Mais, espère-t-il, « peut-être, pour l’heure, que le changement démocratique est à ce prix. Nous ne pouvons pas ignorer, vu de France et d’Europe, que ce coup d’Etat qui semble devoir mettre fin à l’aventure autoritaire d’Alpha Condé, est soutenu par une partie significative des Guinéens, car il est porteur d’un possible renouveau démocratique. » Qui vieillira verra !
Au cours d’un entretien en ligne, le 7 septembre, avec Hakima el Haité, la présidente de l’IL (Internationale Libérale), Cellou Dalein Diallo, la principale figure de l’opposition guinéenne, avait appelé la communauté internationale à encadrer la transition en Guinée.
Yaya Doumbouya