C’est un fait qui sort de l’ordinaire qui s’est produit à Sèrèkôrôndji : entre le 31 août et la nuit du 2 septembre, cinq membres d’une même famille sont décédés dans cette localité de la préfecture de Siguiri. Ils ont succombé après une terrible diarrhée, accompagnée des vomissements.
Une intoxication alimentaire à la base ? Les cinq ont mangé une bouillie le 31 août, cuisinée par la mère de famille et posée à la terrasse, avant d’aller au champ. Comme à l’accoutumée. Trois enfants de deux, quatre et six ans et leurs deux grands-parents paternels l’ont consommée. Ils ont ressenti de fortes fièvres, fait de la diarrhée et des vomissements. Le premier décès a été constaté tard le 31 août dans une clinique à Siguiri.
Docteur Abdoulaye Bachir Condé, médecin gendarme explique : « Hier matin, j’ai été informé par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Siguiri qu’il y a eu des décès à Sèrèkôrôdji. Nous nous y sommes rendus, en compagnie des officiers de police judiciaire du commissariat central, la Croix rouge et des médecins. Le père de famille m’a dit que sa femme, avant d’aller au champ, préparait souvent de la bouillie, la laissait à la terrasse pour ses enfants. Comme d’habitude, ses trois enfants, le père et la mère du mari de la femme cuisinière ont bu cette bouillie ».
Au retour du champ, le père de famille et sa femme trouvent que le tout-petit est malade : « Ils l’ont amené dans une clinique, mais la situation est restée critique. Il aurait même vomi du sang, avant de rendre l’âme vers 2h du matin. A leur retour à la maison, le père de famille a trouvé que sa mère de 72 ans aussi est décédée dans son sommeil. Puis c’était au tour des deux autres enfants de 4 ans et de 6 ans. Le grand-père, lui, est mort dans la nuit de ce jeudi à l’hôpital préfectoral de Siguiri ».
Acte prémédité ?
L’analyse effectuée sur les quatre premiers corps n‘a pas permis de déterminer avec exactitude les causes de ces décès. Docteur Abdoulaye Bachir Condé a conclu « qu’ils ont été victimes d’une toxi-infection alimentaire. Tous les enfants ont fait une gastro-entérite, ils ont eu des suffocations. Comme nous ne sommes pas compétents à Siguiri ici, et il n’y a pas de laboratoires pour faire des analyses approfondies, nous nous sommes basés sur les signes cliniques constatés sur les corps pour déterminer la cause probable de leurs morts. Ils sont décédés probablement d’une toxi-infection alimentaire ».
Le médecin se réserve toutefois de dire si cette infection est naturelle ou délibérément provoquée par un tiers : « Cette infection alimentaire peut être naturelle avec les insectes qui envahissent nos domiciles, tout comme elle peut être l’effet de l’homme avec des substances chimiques. Mais nous n’accusons personnes parce que nous n’avons aucun moyen de déterminer les causes exactes ».
Les trois adolescents et leur grand-mère ont été inhumés mercredi. Le grand-père, lui, pourrait-être enterré jeudi ou vendredi.
Les parents des adolescents décédés étaient au commissariat central de Siguiri, pour les enquêtes.
Yacine Diallo