Les adversaires du projet de changement de constitution avaient toutes les raisons de ne pas abdiquer, de ne pas céder face à la répression, à la violence, aux menaces, aux intimidations, aux injures, à la diffamation, aux railleries. L’ancien président de la République a reconnu implicitement que les motifs de l’adoption d’une nouvelle constitution étaient totalement éloignés de ceux qui ont été présentés. Par ailleurs, ceux qui soutenaient ce projet agissaient, pour la plupart d’entre eux, par pur intérêt et non par conviction. En effet, pour M. Alpha Condé, il fallait à tout prix empêcher ses opposants de lui succéder. Cela n’était possible que s’il restait au pouvoir jusqu’à sa mort ou au jour où il déciderait de se retirer en transmettant le pouvoir à celui qu’il aurait choisi comme successeur.
Pour les faux supporters de l’adoption d’une nouvelle constitution, c’était le moyen d’obtenir pour leur » champion » un troisième voire un quatrième mandat, et en fin de compte une présidence à vie. Ce, par le biais de la fameuse théorie de la remise du compteur à zéro. Une théorie basée sur une fausse application de la règle de la non- rétroactivité de la loi nouvelle.
Ainsi, plus M. Alpha Condé gardait le pouvoir, même s’il n’avait plus les facultés nécessaires pour l’exercer effectivement en raison de son grand âge, plus les profiteurs allaient piller le pays. C’est pourquoi, ces derniers n’ont lésiné sur aucun moyen pour combattre les membres du FNDC et toute autre personne opposée au changement de constitution.
Avec la chute du régime de M. Alpha Condé, ils vont assez rapidement faire volte-face et tenter de trouver une place dans le nouveau régime, dans le but de ne pas avoir à rendre compte et de profiter encore de la nouvelle situation.
Sont désormais jetés dans la poubelle tous ces arguments spécieux en faveur d’une nouvelle constitution plus démocratique et économique, plus protectrice de l’environnement et favorable aux investissements, plus protectrice des droits de la femme et de l’enfant. Personne ne veut plus défendre le bien-fondé du changement de constitution. Ils ont déjà tourné la page du «Professeur Alpha Condé ». Quelle tristesse !
Me Mohamed Traoré