Inutile de dire que le Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO ne filent pas le parfait amour. Alors que l’organisation ouest-africaine a condamné avec fermeté le coup de force perpétré contre leur ami Alpha Grimpeur le 5 septembre et exigé sa libération, le colonel Laye-M’a-dit Doumbouya et le CNRD avaient réitéré la souveraineté de la Guinée. La visite à Conakry des Chefs d’Etat ivoirien et ghanéen le 17 septembre n’a pas changé grand-chose. Le lendemain de cette visite, le CNRD a clamé haut et fort qu’Alpha demeurera en Guinée. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, le CNRD tente de reprendre la situation. Le colonel Sadiba Koulibaly, nouveau chef d’Etat-major général des armées, s’est rendu au Ghana fin septembre pour rencontrer le Président, Nana-Akufo Addo, président en exercice de la CEDEAO, afin de discuter des contours de la transition. Cela n’a apparemment pas suffi.
Nommé Premier ministre de la transition le 6 octobre dernier, Mohamed Béavogui lui-aussi se met directement à la tâche. Il a entamé ce 15 octobre une mission qui le conduira pour un premier temps à Abidjan. Il y rencontrera le Président Alassane Ouattara, avant de poser ses valises à Accra pour une entrevue avec Nana-Akufo Addo. Ce dernier, président en exercice de la CEDEAO, avait été clair avec Sadiba Koulibaly, son organisation veut une libération sans conditions d’Alpha Grimpeur et la fin de la transition dans six mois.
Mohamed Béat a donc la lourde tâche de réexpliquer à la CEDEAO les motifs de la prise du pouvoir par l’armée, mais surtout de tenter de faire fléchir l’Organisation sur son souhait de voir la transition se terminer au plus tard dans six mois. Sur ce point, même les acteurs politiques guinéens les plus pressés souhaitent une transition un peu plus longue.
A voir si le PM réussira de rallier la CEDEAO à la cause du CNRD.
Yacine Diallo