Le 18 octobre, c’est le Président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya qui était attendu au camp Camayenne pour commémorer avec les familles des victimes du Camp Boiro le 50e anniversaire des tueries du 18 octobre 1971. Finalement, c’est son Premier ministre, Mohamed Béavogui, qui s’y est rendu dans l’après-midi, accompagné du Ministre Secrétaire général à la Présidence, colonel Amara Camara.
Mohamed Béavogui et la délégation du CNRD n’ont pas assisté à la cérémonie organisée dans la matinée par l’AVCB, mais ils se sont rendus à l’ex Camp Boiro, pour prononcer devant certains membres de l’AVCB, un message de pardon et de réconciliation : «On ne paie pas l’injustice par l’injustice. On paie l’injustice par la justice, on paie l’injustice par le comportement humain, par le comportement sur la foi. C’est ce que vous avez vu jusqu’à présent. Ce n’est pas de la faiblesse, c’est simplement qu’on doit respecter l’être humain. Aujourd’hui, vous êtes là, c’est difficile, on est venu partager avec vous ce difficile moment qui est à valoriser. Mais le plus important, ce qu’on veut une Guinée nouvelle. Cette Guinée nouvelle sera basée sur une seule chose : la réconciliation».
Pour le Premier ministre, réussir cette réconciliation oblige les Guinéens à se donner les mains : «La Guinée se fera avec tous les Guinéens ou elle ne se fera pas. C’est pourquoi, je vous exhorte, chacun, à travailler pour cette réconciliation. Tout ce qui doit être fait sera fait. La justice est la boussole du CNRD, le reste, c’est à chacun d’entre nous de jouer son rôle pour qu’on ait la Guinée que nous voulons».
Mohamed Béavogui n’a cependant pas fait allusion aux demandes de l’AVCB pour la réhabilitation de la partie carcérale du Camp Boiro, la déclassification des documents sur les charniers, l’identification de tous les charniers et leur clôture.
Yacine Diallo