Reporters sans frontières (RSF) et son organisation partenaire l’Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ) condamnent l’arrestation et la détention arbitraire d’un journaliste indépendant par la police de Galmudug, État du centre du pays, et exigent sa libération immédiate et inconditionnelle.
Le journaliste indépendant Mohamed Abdiweli Tohow a été arrêté dans la soirée du mardi 29 septembre. Il partait alors vérifier des informations faisant état de nouvelles attaques menées par Ahlu Sunna Waljama’a, une milice armée qui conteste le pouvoir des autorités locales de Galmudug, un État du centre de la Somalie.
Selon les informations obtenues par NUSOJ, l’arrestation de Tohow a été ordonnée par le commandant de police Mohamed Sanjeh, mécontent de la couverture du journaliste faisant état d’un regain d’activité du groupe armé dans la région.
Le reporter a été présenté devant un tribunal de première instance ce 1er octobre mais n’a pas pu comparaître, le vendredi n’étant pas un jour ouvrable en Somalie. Il restait détenu au poste de police de Samareb au moment de la rédaction de ce communiqué.
«Nous déplorons l’arrestation illégale et le maintien en détention de Mohamed Abdiweli Tohow et exigeons sa libération inconditionnelle, a déclaré le secrétaire général de NUSOJ, Omar Faruk Osman. Les autorités de Galmudug ne doivent pas utiliser la force pour incarcérer un journaliste innocent, mais doivent plutôt se concentrer sur la gestion de la situation sécuritaire sur leur territoire. Nous appelons le pouvoir judiciaire à ne pas se laisser instrumentaliser par la police de Galmudug pour légitimer l’incarcération illégale et continue de Tohow. »
«Il n’y a aucune base légale pour justifier l’arrestation et le maintien en détention de ce journaliste, arrêté alors qu’il partait vérifier des informations, dénonce le responsable du bureau Afrique de RSF, Arnaud Froger. Il est grand temps que les autorités cessent d’utiliser les arrestations et les détentions arbitraires pour faire taire les journalistes. RSF et NUSOJ restent déterminées pour qu’un moratoire sur les arrestations de journalistes soit mis en œuvre par la Somalie sans plus tarder.»
Ce n’est pas la première fois que Mohamed Abdiweli Tohow est visé pour son travail journalistique. Depuis le début de l’année, il a été victime de harcèlement et d’intimidation de la part des forces de sécurité, qui l’ont convoqué ou brièvement arrêté à deux reprises après la publication d’articles sur la situation politique et sécuritaire à Galmudug.
La Somalie est classée 161e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2021 de RSF.
Reporters Sans Frontières