En Guinée, les violations de certains droits des femmes restent encore récurrentes. C’est pour y remédier que l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH), avec le soutien de  l’Ambassade de France, et en partenariat avec le Bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme en Guinée, a mené une étude sur le cadre juridique et institutionnel des droits des femmes en Guinée.

Un atelier de vulgarisation de cette étude a démarré ce jeudi 28 octobre et durera trois jours. Il vise essentiellement à informer et à sensibiliser magistrats, défenseurs des droits de l’Homme, officiers de police judiciaire, de l’Office de protection genre, enfance et mœurs et membres d’autres organisations non gouvernementales (OPROGEM) : « Certes, cette étude n’est pas exhaustive sur la problématique des droits des femmes en Guinée, mais elle constitue une bréviaire importante qui pourrait contribuer à l’enrichissement du débat sur la mise en œuvre des droits des femmes en Guinée », déclare Maitre Alpha Amadou DS Bah, vice-président de l’OGDH.

Pour Thierno Sadou Diallo, facilitateur et responsable de l’unité de renforcement de capacités… au bureau du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme, cette étude est aussi « motivée par le fait que ce cadre juridique et institutionnel soit souvent méconnu par la population, mais aussi par ceux qui sont chargés de faire appliquer la loi. Elle contribue à faire connaître davantage tous les textes régionaux et internationaux auxquels la Guinée est partie qui encadrent la protection des droits des femmes en Guinée. Nous apportons un appui technique à l’OGDH pour la vulgarisation de ce rapport d’étude… Nous nous associons à cette activité pour que les droits des femmes soient davantage connus et respectés, mais surtout pour que les femmes puissent revendiquer et jouir convenablement leurs droits ».    

Pendant ces trois jours, les débats porteront, entre autres, sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention relative aux droits de l’enfant, la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, le Protocole à la charte africaine des Droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes, les Codes civils et du travail, la Politique nationale genre, de la protection sociale, les principaux obstacles au respect des droits des femmes et les actions à mener sur le terrain. Commissaire Marie Sylla, cheffe de division prévention à l’OPROGEM se frotte les mains : «Nous cherchons à être épaulées, nous voulons toujours une synergie d’action pour qu’on puisse lutter, ensemble, efficacement, contre toutes les formes de violences basées sur le genre. Les femmes sont marginalisées, mais des fois, elles n’osent pas nous expliquer les violences qu’elles subissent dans les foyers. Nous fournissons assez d’efforts pour recueillir ce qu’elles ressentent. Alors si on se retrouve avec l’OGDH pour parler du dossier des femmes, je ne fais que me réjouir. J’aimerai qu’à la sortie de cette rencontre, nous puissions faire diminuer nettement les violences subies par les femmes».

Cette étude a été menée en trois mois et présentée en août dernier.

Yacine Diallo