Le 20 octobre, le président Bissau-guinéen, Umaru Sissoco Embaló, est arrivé à Conakry pour une visite de travail et d’amitié. L’avion présidentiel s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Conakry-Gbessia à 10h. L’hôte de marque a été accueilli au bas de la passerelle par son homologue guinéen, le Colonel Laye-M’a-dit Doumbouya, Président de la Transition.

Après les honneurs aux couleurs des deux pays appuyés par la fanfare qui a chanté les hymnes nationaux, la revue des troupes, la salutation aux ambassadeurs et à quelques membres d’institutions républicaines et des hauts cadres. Les deux présidents se sont installés dans le salon d’honneur. Là où d’habitude, les hôtes de marque donnaient l’objet de leur visite à la presse. Malheureusement, depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, la presse privée est reléguée au dernier plan. Les journalistes se sont contentés juste de prendre des images sur le tarmac, et c’est tout. Aucun mot ne leur a été confié. Après le salon d’horreur, le cortège a filé tout droit sur Kaloum, où Umaru Sissoco Embaló passera quelques heures avec les nouvelles autorités avant de quitter Conakry.

Sûr que les relations entre la Guinée et la Guinée-Bissau reviennent au beau fixe. Le 20 septembre 2020, l’ancien président guinéen, Alpha Condé, renversé par le CNRD le 5 septembre dernier, avait unilatéralement fermé ses frontières avec ses voisins du Nord-ouest, le Sénégal et la Guinée-Bissau et au Sud-est avec la Sierra-Leone, notamment. La prise du pouvoir par le CNRD a permis la réouverture des frontières entre la Guinée et ces trois pays en septembre dernier.

La visite d’Umaru Sissoco Embaló à Conakry intervient à 9 jours de celle du Président Sierra-léonais, Julius Maada Bio qui avait aussi rendu une visite de près de 3 heures auprès du Colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition. Embaló devient donc le deuxième chef d’Etat de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) à rendre visite à la junte du CNRD à Conakry.

La Guinée est sous sanctions de la CEDEAO depuis le 16 septembre. La junte sera-t-elle fréquentable les prochaines semaines et mois à venir ?

Ibn Adama