Les présumés ravisseurs d’El Hadj Doura continuent à défiler devant le TPI de Dixinn. L’audience de ce 29 novembre a tourné principalement autour du téléphone qui a été utilisé par les ravisseurs pour négocier la rançon, avec la famille d’El Hadj Doura.
Toutes les interpellations qui ont été effectuées dans cette affaire auraient commencé par un certain Mohamed Bangoura. C’est lui qui aurait acheté un téléphone de marque Itel, qui a servi à la négociation entre ravisseurs et famille de l’opérateur économique. Interpellé, Bangoura a avoué l’avoir acheté dans les mains de son neveu Mohamed Bafodé Camara. Ce dernier a été aussi arrêté. Il a déclaré que c’est sa sœur, Mariam Camara, qui lui a offert le téléphone. Ce qu’il l’a réitéré à la barre ce 29 novembre : «Elle m’a donné un téléphone qui n’avait pas de puce. Comme je n’avais pas les moyens de m’offrir une puce, je l’utilisais pour écouter de la musique. Le lendemain, dès que je suis arrivé au rond-point de Maférinyah, les agents m’ont arrêté. Ils m’ont demandé l’origine du téléphone, je leur ai dit que c’est ma sœur qui me l’a offert. Ils l’ont arrêtés ». Mohamed Bafodé réfute cependant la version selon laquelle il aurait vendu le téléphone à son neveu : «Je ne l’ai vendu à personne. C’est moi qui le détenais.»
«Vous l’avez donné à quelqu’un alors, pour qu’il puisse appeler la famille d’El Hadj Doura », déclare le procureur. «Non, le téléphone n’a fait qu’un seul jour avec moi, avant qu’on ne m’arrête», répond le prévenu.
Mariam Camara elle aussi, dira que le téléphone lui a été offert par Abdoulaye Yadi Camara avec qui elle a « fait un enfant. Il avait l’habitude de m’offrir de l’argent, mais le téléphone, c’était la première fois. Mon travail n’est pas le kidnapping, ce n’est pas mon travail ça. Je suis là juste à cause du téléphone qui m’a été offert par mon copain. »
« Savez-vous que Lama Kaba a continué à utiliser ce téléphone, pour réclamer de l’argent à la famille même après le décès de leur père ? Il faisait semblant de se désolidariser du groupe pour duper la famille… », lui demande le procureur. « Je n’ai jamais connu ce Lama Kaba », affirme la prévenue.
Le juge a finalement renvoyé l’audience au 13 décembre, pour la suite des débats.
Yacine Diallo