Le 15 novembre à la Maison de la presse de Kipé (Conakry), Asmaou Barry l’unique candidate et Yamoussa Sidibé, un des cinq candidats en lice, ont été élus par les associations de presse. Ils représenteront la corporation au Conseil national de la transition.
Au total, six candidats dont une femme concourraient pour les deux sièges réservés aux journalistes dans futur CNT : Asmaou Barry de l’Association des professionnels africains de la communication (APAC), André Gaston Morel de l’Agence guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), Yamoussa Sidibé de l’Association des journalistes de Guinée (AJG), Boubacar Bah alias Azoka (Réseau des médias sur internet en Guinée), Aboubacar Camara (Union des radios et télévisions libres de Guinée) et Abdallah Baldé (Réseau des journalistes parlementaires de Guinée).
Asmaou Barry, ancienne journaliste au Groupe Lynx-Lance, a récolté huit voix sur dix suffrages valablement exprimés, dont deux bulletins nuls. Yamoussa Sidibé a quant à lui été élu à l’issue d’un second tour l’opposant à Abdallah Baldé. M. Sidibé a engrangé six voix contre trois pour M. Baldé et un bulletin nul enregistré. Le vote s’est déroulé sous la supervision de Me Mamadouba Sylla, huissier de justice.
Réactions des élus
Asmaou Barry s’est réjouie du respect du principe de la parité. Elle espère relever le défi et mériter la confiance placée en lui. « Je recapitalise onze ans d’expériences dans le métier de journalisme et de communication. Je puis mesurer tous les enjeux, tout le défi et tous les problèmes qui assaillent la presse guinéenne. Puisque qu’on parle de refondation de l’Etat, les médias ne devraient pas rester en marge. Il doit y avoir des réformes tant au niveau institutionnel que pratique. J’espère qu’avec d’autres conseillers, on pourra ensemble proposer, examiner et adopter des textes législatifs qui pourraient faire avancer la liberté la presse en Guinée ».
Yamoussa Sidibé, l’autre élu, a salué une « élection régulière, pleine de sens, démocratique. Au CNT où vous m’envoyez, je m’appliquerai à ce que les journalistes soient présents dans les prises de décisions, qu’ils soient aussi présents dans l’objectif de la refondation de l’Etat. Mais une fois au CNT, je ne serai plus que journaliste, mais conseiller de la nation. Je m’appliquerai à apporter quelque chose à la nation ».
Le candidat malheureux, Abdallah Baldé, a salué « l’harmonie, la démocratie et la logique » qui ont caractérisé le scrutin. « J’ai été battu, mais honorablement. J’avoue que ma candidature est intervenue en retard. Malgré cela, mes amis m’ont fait confiance, vue mon parcours, mon expérience et mes compétences. Nous souhaitons bonne chance aux élus, qu’ils soient à l’écoute de la grande famille de la presse, qu’ils respectent leurs engagements ». Un fair-play qui clos un processus qui fut très disputé. Va-t-il inspirer la classe politique ?
Yaya Doumbouya