Lors de la conférence de presse de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel), le 3 novembre à son siège de Gbessia, Amadou Damaron-ron Camara, membre du bureau politique et prési de l’Assemblée nationale dissoute par la junte, a indiqué ne pas vouloir une guerre dans notre « Guinée commune ». Ce qui justifie le calme observé par le parti depuis le putsch du 5 septembre. Kéamou Bogola Haba, leader de l’UGDD (Union guinéenne pour la démocratie et le développement) et membre de l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance démocratique), n’a pas tardé à réagir à cette déclaration, sur sa page Facebook. « La Guinée est en paix, elle restera en paix pour toujours et nous irons bientôt aux élections libres, transparentes et inclusives pour doter notre pays d’institutions fortes et légitimes dans l’intérêt de tous, a-t-il déclaré. Pour cela, nous comptons sur les anciens et sur le Rpg pour y contribuer positivement. Cependant, personne ne doit se cacher derrière l’argument infondé de libération de l’ancien Président Alpha Condé pour ne pas payer pour les crimes économiques et de sang dont notre peuple a été victime, à cause du troisième mandat illégal ».

Pour lui, l’ex-Prési Alpha Grimpeur «a été trahi par ses militants de la 25e heure» pour forcer un troisième mandat. Le politicard Keamou Bogola Haba reste convaincu que le Prési Alpha Grimpeur n’acceptera pas «un seul instant» qu’une guerre civile éclate en Guinée à cause de sa libération. Il affirme que l’ex-Prési Alpha Grimpeur, renversé le 5 septembre par Laye-M’a-dit Doumbouya, a une opportunité pour se racheter, en contribuant à la réussite de la Transition. «M. Alpha Condé doit prendre l’exemple sur son prédécesseur Moussa Dadis Camara qui, par responsabilité, est resté á l’écart de tout pour l’intérêt supérieur de la nation. Son avis est sollicité par ses compatriotes de toutes tendances politiques», renchérit-il.

Keamou Bogola Haba a aussi fait la prison pour son opposition au troisième mandat. Il avait été interpellé le 14 juillet dernier, puis embastillé à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie. On lui reprochait notamment des faits de «troubles à l’ordre public, atteintes aux intérêts de la Nation, offense au chef de l’État.» Mais il avait été libéré le 7 septembre par la junte, avec plusieurs autres détenus politiques.

Yaya Doumbouya