Condamné en appel à cinq ans d’emprisonnement dont un avec sursis et au paiement de 140 millions de francs guinéens le 9 juin dernier, pour vol aggravé, colonel Mamadou Alpha Barry avait introduit, auprès de la Cour suprême, une requête aux fins de sursis à l’exécution de l’arrêt, du moins sur le volet civil. Mais la Cour suprême a rejeté la demande ce 23 novembre.
C’est une bien mauvaise nouvelle pour l’ancien porte-parole de la gendarmerie, le colonel Mamadou Alpha Barry. Alors qu’il purge actuellement sa peine de 5 ans de prison, il espérait de la Cour suprême un sursis à l’exécution contre l’arrêt, dans son volet civil qui stipule qu’il reste devoir au plaignant, Ibrahima Diallo, 140 millions de francs guinéens. Mais la Cour suprême en a décidé autrement. Elle a rejeté purement et simplement la requête des avocats du colonel Barry, suivant ainsi les réquisitions du procureur pendant la précédente audience. Ce dernier estimait que cette requête n’avait pas de sens dans la mesure où le colonel Mamadou Alpha Barry avait déjà commencé à rembourser l’argent.
Maître Mohamed Lamine Sylla se frotte les mains : «La partie civile est satisfaite de la décision de rejet du sursis. Cela veut dire que l’arrêt qui a été rendu par la Chambre spéciale militaire de la Cour d’appel de Conakry pourrait être exécuté présentement ou à n’importe quel moment (…) Désormais, nous pouvons consulter les huissiers qui peuvent donner la forme concrète à ce qui a été dit dans l’arrêt ».
Maître Salifou Béavogui, avocat du colonel Barry ne l’entend pas de cette oreille : «Nous prenons acte de cette décision, nous continuons toujours à croire que c’est un mal jugé. Les juges devaient suivre les faits avant de se prononcer sur le droit. Notre client n’a pas commis l’infraction de vol. La loi nous donne plusieurs voies, nous allons continuer le combat jusqu’à blanchir notre client.»
Après cet arrêt, la partie civile a la possibilité de faire recours aux services d’un huissier de justice pour l’exécution de l’arrêt du 9 juin. D’ailleurs, la possibilité de la saisie de certains biens du condamné pour rembourser l’argent est désormais grande. Me Béa dit ne rien craindre : «Nous sommes là, si la partie civile tente de mettre une telle procédure en place, elle nous trouvera sur son chemin (…) C’est un mal jugé, nous n’allons pas nous laisser faire».
Yacine Diallo