La Charte de la transition édictée par le CNRD veut qu’il y ait au moins 30% de femmes pour épauler les hommes au futur Conseil National de la Transition (CNT). On aurait pu mieux faire. Avoir un parlement paritaire, ça fait quoi ? Heureusement, rien n’est encore perdu. Mesdames dites amoulanfé à ce quota stéréotypé. Ne vous adressez pas au CNRD, mais plutôt aux entités auxquelles vous appartenez et qui sont appelées à désigner des représentants. Faites la bataille en interne pour exiger du 50-50. C’est seulement de cette façon qu’on peut espérer avoir un parlement paritaire et équitable en genre.
Difficile de dire quelle sera la représentativité des femmes au sein des partis politiques, qui ont du mal à s’entendre sur la répartition des quinze sièges à eux réservés. Mais pour les entités sociales, des femmes se bousculent déjà au Ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation pour déposer leurs dossiers de candidature. Alors que les concertations se poursuivent au sein des coalitions féminines pour désigner leurs trois représentantes, déjà pour certaines entités, le principe de la parité est acquis. C’est notamment le cas de la presse et des organisations des défenseurs de droits humains. Ces deux entités ont chacune présenté un homme et une femme.
Chez les syndicalistes aussi, les femmes ne sont pas en reste. Mme Doukouré Asmaou Bah, Secrétaire générale du Syndicat National des Employés de Maison, est dans la course. Et elle ne manque pas d’arguments pour motiver sa candidature. « Je postule pour le Conseil national de la transition, tout d’abord parce que je suis certaine d’être représentative du mouvement syndical au vu de mon expérience dans le mouvement, tant au niveau national qu’à l’international. Ensuite, je suis imprégnée des conditions de vie et de travail que vivent les travailleurs Guinéens. Si j’obtiens un siège au sein de cet organe législatif, je poursuivrais la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs. » Forte de son expérience en plaidoyer et lobbying, Mme Doukouré est convaincue qu’elle saura apporter input dans l’adoption de textes législatifs qui contribueront à faire avancer la Guinée. «Rappelez-vous mon combat pour faire ratifier la convention 181 de l’organisation internationale du travail en faveur des travailleurs domestiques par les pays africains. C’est cette expérience que je souhaite mettre à contribution pour une transition réussie.»
De l’avis de certaines féministes, les femmes qui auront des sièges au CNT devront se mettre ensemble au-delà des considérations partisanes ou de diversités d’origine, pour travailler à améliorer les conditions des femmes guinéennes. «La Guinée entame une transition qui se veut réformatrice. Il faut qu’on en profite pour faire adopter des textes législatifs pour une meilleure promotion mais surtout pour une meilleure protection des femmes. Avec toutes les violences qu’elles subissent de nos jours, les guinéennes méritent qu’on se penchent sur leur situation.»
L’espoir est grand et les ambitions ne faiblissent pas. Alors mesdames à vos sièges …Votez !
Asmaou