Dans l’après-midi du lundi 15 novembre, le Président de la transition a fait prêter serment à plus de 80 officiers militaires et gendarmes. Comme à l’accoutumée, ils ont juré sur le Coran ou sur la Bible de respecter l’engagement qu’ils ont pris auprès de lui d’en finir avec des pratiques pas très catholiques.
Ce sont des commandants d’unités et certains directeurs d’études des écoles de gendarmerie qui étaient vénus perpétuer ce qui est devenu désormais la règle pendant cette période d’exception : prêter serment sur les livres saints. Le colonel Mamadi Doumbouya qui dit vouloir ‘’insuffler’’ du nouveau, en a profité pour mettre le pied dans le plat. Il dénonce « la prise d’argent ou de biens dans les mains des citoyens en vue de leur recrutement. Nous allons aussi arrêter le recouvrement illégal des montants dans les unités de gendarmerie avec un prélèvement de 10 %. C’est illégal. Cela ne donne pas une bonne image de la gendarmerie ». Le prélèvement de 10 % dans les services de gendarmerie avait été mainte fois dénoncée par les avocats. Sans succès.
Le Chef de la junte souhaite également s’attaquer à d’autres travers devenus monnaie courante. Il enjoint à ces officiers d’arriver à bout de « la commercialisation des missions régaliennes de gendarmerie (…). Le paiement pour l’enregistrement des plaintes, l’exécution des décisions judiciaires, les actes de tortures infligés aux personnes arrêtées, l’arnaque des usagers de la route, surtout en rase campagne parce que souvent les chefs ne sont pas là-bas, il faut vraiment arrêter ».
Les commandants d’unités doivent aussi mettre fin aux mauvais usages des véhicules de services de la gendarmerie : « Ces véhicules ne viennent pas pour les baptêmes et mariages, ils viennent pour les missions régaliennes. Je voudrais que les commandants d’unités veillent à cela parce qu’on ne veut plus voir ça. Le Haut-commandant et le ministre de la Défense, vous avez aussi la mission de les surveiller ».
L’autre problème, c’est l’usage abusif des klaxons par les hommes en tenue dans les embouteillages : « Il faut qu’on respecte d’abord les règles parce que s’il n’y a pas urgence ou danger, on n’a pas besoin d’abuser des klaxons ou des sirènes. Et il faut quand même qu’on ait de la courtoisie pour les populations ».
Yacine Diallo