Le 27 novembre, la Fédération Guinéenne de l’Hôtellerie, Tourisme, Restauration et Branches Connexes a organisé une marche de « solidarité syndicale », pour demander la réintégration des syndicalistes licenciés à l’hôtel Sheraton de Conakry.

Partis d’un restaurant près du siège de Afribone jusqu’à la devanture de l’hôtel avant de retourner au point de départ, les travailleurs brandissaient des pancartes sur lesquelles on a lu : «Nous voulons la justice», «Nous voulons la réintégration de nos camarades», «Plus jamais ça», «A bas le licenciement abusif et arbitraire», «A bas la Directrice des ressources humaines de Sheraton».

A l’origine du problème, Amadou Diallo et Alhassane Diallo, syndicalistes à Sheraton, ont voulu défendre Mamadou Saliou Sampil licencié pour avoir cassé accidentellement un pot de fleurs. Ils seront finalement tous licenciés en octobre 2020. Inacceptable aux yeux de la Fédération de l’Hôtellerie, Tourisme, Restauration et Branches Connexes qui a mobilisé les syndicalistes des hôtels Noom, Palm Camayenne, pour demander la réintégration de leurs camarades.

Asmaou Doukouré, la Secrétaire générale du syndicat, affirme que ce rassemblement est contre la violation des droits des travailleuses et travailleurs de tous les établissements hôteliers de la Guinée, particulièrement ceux de l’hôtel Sheraton Grand Conakry : «Depuis un an, nous luttons pour la réintégration de deux délégués syndicaux : Amadou et Alhassane, ainsi que le travailleur Mamadou Saliou Sampil qui a gagné le procès contre l’hôtel Sheraton au tribunal du Travail. Nous exigeons qu’ils soient réintégrés. Ils ont été licenciés arbitrairement avec la complicité de l’Inspection générale du Travail. Il est inacceptable de licencier des délégués syndicaux pour avoir fait leur travail, c’est une violation des Conventions 87 et 98 de l’OIT (Organisation internationale du travail) que la Guinée a ratifié. Nous demandons à la Direction de l’hôtel Sheraton de respecter les lois guinéennes ».

Amadou Diallo, le secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’hôtel Sheraton (l’un des licenciés) ajoute : « Nous voulons notre réintégration, ils ont profité pour éliminer le syndicat, c’est une stratégie antisyndicale. Nous avons le soutien de nos collègues, cinq pétitions ont été signées par nos collègues pour notre réintégration. Et nous avons le soutien de l’UITA, Union internationale des travailleurs d’alimentation, de l’hôtellerie. L’hôtel ne répond pas favorablement, qu’il a tourné la page. Mais tu ne peux pas violer la loi et tourner la page ».

Jefrey Boyd, Directeur de campagne globale de l’UITA, Union internationale des travailleurs d’alimentation, de l’hôtellerie, a rappelé que le syndicat a lutté pendant 100 ans pour le droit des travailleurs et des travailleuses dans le monde. Donc, on « ne cessera jamais cette lutte à Conakry jusqu’à la victoire ». Pour lui, les travailleurs veulent la justice et la liberté syndicale qui font partie de la démocratie.

Oumar Hafia