L’année universitaire 2021-2022 à peine lancée, Laye-M’a-dit Doumbouya est allé à la rencontre des étudiants des universités Gamal Abdel Nasser et de Sonfonia le vendredi 5 novembre, avant de débarquer aux Ecoles militaires de Manéah où il a communié avec les élèves militaires. Sur ses pas, Dame Diaka Sidibé, ministresse de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.
A Gamal et à Sonfonia, Laye-M’a-dit et sa suite ont été accueillis par des étudiants en liesse et moins à l’écoute. A Sonfonia, l’hôte de marque (déposée) en a profité pour livrer son message dans un amphi surchauffé : « Je suis venu ce matin m’enquérir de vos conditions de travail, pour savoir réellement, comment vous vivez dans les universités. Parce que je sais que l’avenir de notre pays passe par les universités aussi. J’aimerai bien que vous vous compreniez, que vous arriviez ensemble à vous aimer, à construire notre pays. L’avenir vous appartient, je le sais. Je sais que l’avenir de notre pays passe par les écoles. La jeunesse a aussi ses idées, la jeunesse a ses mots à dire. C’est pourquoi, je suis venu à l’université et je passerai dans toutes les écoles pour voir leur état, pour voir comment elles fonctionnent et les conditions de nos élèves. »
En militaire, le Président du CNRD rassure et invite à la responsabilité, à l’amour, à l’engagement : « Vous savez qu’on ne peut pas changer le monde en deux jours. Mais il faut mettre les bases, ce sera vous après. Tout ce qu’on fait aujourd’hui, si on part à la mort, c’est pour vous. C’est clair, hein ! Mais il faut que vous compreniez, que vous preniez vos responsabilités en tant qu’étudiants, proposez des solutions à nos problèmes (…) La seule chose dont on a besoin, c’est l’engagement, l’amour de son prochain, l’amour de son frère, de son frère qui est à côté. Je voudrais que vous tuiez l’ethnie dans notre pays. Vous savez là où ça nous a menés. Vous savezla solution, c’est cultiver l’excellence, mettre chacun à sa place. »
« Le pays nous observe… »
Après les universités Gamal et Sonfonia, le Colonel a mis cap sur Manéah, dans le buisson de Coyah, à un jet de pierre à l’Est de Cona-cris. Là, on sent l’ordre et la discipline. Le Prési de la Transition adapte son laïus. Il y met de la vigueur, de l’assurance et de la fermeté. «Les écoles militaires de Manéah sont une référence. Vous êtes l’avenir de notre armée. Soyez des cadres disciplinés. Ayez le courage ! Vos problèmes sont les miens, parce que je sais dans quel état vous travaillez. Je suis venu inopinément pour voir s’il y a du boulot. Ici, je sais que ça bosse les vendredis encore. J’ai l’impression que ça travaille. Il faut continuer à travailler, il faut continuer à serrer les coudes, à s’aimer, à avoir beaucoup plus de camaraderie, de fraternité et beaucoup plus de rigueur. Parce que sans la rigueur, il n’y a pas d’armée.» Laye-M’a-dit a poursuivi: «J’ai bien entendu suivi vos chefs. La discipline militaire, il faut l’observer en permanence. Je pense que le pays tout entier compte sur nous pour sa défense. Bien entendu, sur le plan national et international. C’est aux Ecoles militaires de Manéah qu’on forme les administrateurs, les transmetteurs, les sous-officiers et certains officiers de notre armée, de l’armée guinéenne.»
Le Colonel a aussi invité les élèves militaires à «cultiver l’excellence. Ces mots, j’aime bien les dire, parce que souvent nous avons donné la chance aux médiocres au détriment de l’élite. Ça ne construit pas, ça détruit. Vous devez sortir d’ici avec des diplômes. Ces diplômes, vous devez aussi consciencieusement savoir que vous les méritez. Seul le mérite compte dans les écoles. Je pense qu’aujourd’hui le pays nous observe. On nous regarde. Je compte sur vous. Soyez dignes de vos fonctions. Soyez fiers d’être militaires, parce qu’aujourd’hui nous avons le destin de notre pays en main. J’espère que nous tâcherons d’être dignes, d’être à la hauteur des attentes des populations guinéennes.»
El Dadis à Sonfonia, ça vous rappelle ?
Il faut saluer le passage du Colonel Doum-bouillant dans les universités pour « s’enquérir des conditions qui prévalent ». Mais dire en même qu’un passage de quelques minutes ne permet pas de cerner les problèmes que vivent les étudiants dans ces établissements. D’autant que la communication était à sens unique, seul le Colonel a parlé. Faut-il espérer que la nouvelle boss de l’Enseignement supérieur veillera à s’informer davantage pour partager les infos avec son patron. Pourquoi pas organiser une visite plus formelle au cours de laquelle les étudiants auront la parole ?
C’est l’occasion de rappeler qu’après l’avènement du Chaud-NDD en 2008, le capitaine El Dadis Camara avait effectué un saut à Sonfonia, de façon beaucoup plus formelle. A l’occasion, El Dadis avait posé la première pierre pour la construction et l’extension de l’Université. Le projet n’a jamais vu le jour. Près de 12 ans après, Sonfonia étouffe. L’établissement considéré comme la plus grande université du pays n’a que 36 salles de classe et 5 amphithéâtres, pour un effectif de 18 521 étudiants dont 6 542 filles, 104 groupes pédagogiques (2019-2020). Si vous faites le rapport, vous n’avez pas moins de 150 étudiants par salle, en ne tenant compte que des groupes pédagogiques. Colonel Mamadi Doum-bouillant, ce projet peut être sorti des tiroirs et dépoussiéré et voir sa faisabilité. Ça y va de l’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants et des gens-saignants. Nii Allah !
Th Hassane Diallo