Depuis un certain temps, Mme Marie-Madeleine Dioubaté, ancienne candidate de l’élection présidentielle de 2015, est trimballée devant Dame Thémis pour une histoire de diamant au tribunal de première instance de Dixinn. Elle a même été condamnée par défaut à 3 ans de prison, un mandat d’arrêt international décerné contre elle. Le 1er novembre, Me Mouctar Diallo, avocat de dame Dioubaté a animé une conférence de presse pour dénoncer « un complot » contre sa cliente.
Selon lui, pendant neuf mois Marie-Madeleine a été appelée au téléphone par un certain Mamadou Lamarana Diallo (un jeune avec qui elle aurait travaillé pendant longtemps), sans arrêt, qui lui proposait un diamant lui appartenant. Finalement, elle a cédé et a demandé que le diamant soit remis à sa sœur résidant à Bamako. Celle-ci aura la charge de le lui remettre (…) Le mandat de vente a été fabriqué à Conakry le 11 mai 2019 alors que Marie-Madeleine n’y était pas, la pierre n’a pas été remise à Conakry, elle a été remise à Bamako. C’est pourquoi, on a crié à un complot très bien organisé dans cette affaire qui a commencé ici, continué à Bamako et qui est allé jusqu’en France. Tout cela, pour salir la réputation de madame Marie-Madeleine Dioubaté. Le 20 mai, la pierre lui a été dérobée. C’est comme si tout était synchronisé. Elle a porté plainte devant les juridictions françaises, certaines personnes ont été arrêtées et sont en prison. »
L’avocat indique que sa cliente n’a pas été entendue sur toute la chaine : gendarmerie, juge d’instruction, encore moins devant le juge de siège, donc la « décision la condamnant n’a aucune valeur », dit-il. Il a fait opposition, le dossier doit être rejugé. «C’est surprenant que les adversaires fassent tout pour faire croire à l’opinion publique que mes clientes sont coupables de certaines infractions et sont condamnées à plusieurs millions d’euros. Quand c’est comme ça, cela frise effectivement de la diffamation, parce que tout le monde sait que quand vous n’êtes pas présent devant une juridiction, vous avez la possibilité, quand la décision tombe, de faire opposition et de se faire juger à nouveau. Les deux sœurs n’ont jamais été citées devant les juridictions guinéennes, donc il ne faut pas faire croire à l’opinion publique que cette décision est le fruit d’un débat contradictoire où les arguments de la plaignante étaient opposés aux arguments des prévenues et qu’au résultat, une décision est tombée ».
De poursuivre : « La justice française s’est saisie de l’affaire et une information a été ouverte. Dès que les gens ont compris que la pierre a été volée, ils ont porté plainte à Conakry pour abus de confiance, alors qu’il n’y a aucune relation entre dame Djenabou (la plaignante) et Marie-Madeleine. Pendant que le juge français a commis par deux fois deux experts différents pour avoir la vérité sur la valeur et la nature de la pierre, le juge guinéen, les pieds joints, saute dans le vide et rend une décision pour dire que Marie-Madeleine est condamnée au paiement de 45 millions d’euro. C’est comme une scène de théâtre. En France, on a fait deux expertises différentes et il s’est avéré que la pierre en question n’était pas du diamant. C’est une pierre synthétique dont la valeur varie entre 40 et 60 euros, équivalent à six cent mille francs guinéens. Elle a été surprise et c’est comme si elle faisait l’objet d’escroquerie. »
Ibn Adama