C’est une tribune qui relance le débat sur la création des partis politiques et des syndicats en Guinée. Pour son auteur, cette Transition est bien le moment d’exiger des critères et des conditions pour l’exercice de ces activités dans le pays, si on veut le sérieux. Bonne lecture !
Le ministre Mory Condé ne devrait pas se contenter de «mettre le doigt dans la plaie » parlant des partis politiques et autres sociétés civiles. Il reste d’ailleurs à savoir si c’est un ministre ou un ministère qui devrait vraiment s’occuper de la mise en place d’institutions politiques et ou de sociétés civiles du genre, partis et syndicats ? Il est difficile d’obtenir et surtout de croire à la neutralité du pouvoir exécutif dans de telles affaires.
A mon humble avis, cette période transitoire est bien le moment le plus opportun pour dissoudre les partis politiques et même les syndicats et repartir sur de nouvelles bases dans lesquelles on pourrait définir les conditions de création d’un parti politique et d’un syndicat. Et aussi lequel des institutions républicaines pourrait et devrait être en charge des questions de création de partis et de syndicats. Un département relevant de l’exécutif risque de manquer d’objectivité, surtout lorsqu’il s’agit d’une gouvernance d’un parti au pouvoir par rapport à une opposition !
En Afrique, la neutralité est souvent méconnue. Pour l’africain en général, «ou tu es avec moi, ou tu es contre moi». Notre vision de la démocratie est encore et surtout au stade du «balbutiement.» C’est le lieu de faire remarquer qu’un syndicat, par exemple, est une organisation de défense des travailleurs. En Guinée, il n’est pas rare de constater, par exemple, qu’on confond les chauffeurs ou conducteurs des différents types d’engins (autos, motos, etc.) avec les propriétaires de ces moyens de travail.
En effet, l’employé et son employeur sont tous syndicalistes. En politique c’est pareil, chacun a un parti dans sa sacoche et se dit leader politique. Le moment est venu d’exiger des critères et ou quelques conditions pour toutes ces activités, si on veut être sérieux chez nous !
Bokar Bokoum