Pour combattre la corruption dans l’enrôlement des fonctionnaires en Guinée, le Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD, met fin aux anciennes pratiques. Dans une note circulaire du 18 novembre adressée aux gouverneurs de régions et aux préfets, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentration, Mory Condé, a fixé le mode opératoire du recensement des fonctionnaires. «Tirant les leçons du passé, et pour avoir des renseignements fiables sur la situation des fonctionnaires», la responsabilité des gouverneurs et des préfets «est entièrement engagée sur la base de la confiance placée en vous dans la réalisation de cette importante activité.» Pour mener le travail, Mory Condé invite les gouverneurs et les préfets à ouvrir des guichets, afin d’enregistrer les fonctionnaires. Et ce sera par service et par catégorie hiérarchique, précise-t-il.
« Le travail se fera exclusivement par les membres des Forces de défense et de sécurité à savoir : militaires, gendarmes et policiers, sous la coupe de leurs chefs d’unités respectifs. Dans le déroulement des opérations, il n’est point autorisé d’associer à l’enrôlement, ni les directeurs des ressources humaines, ni aucun autre chef de service », conseille le ministre. Et de mettre en garde les fraudeurs : «Les cas de flagrance de fraude ou de substitution observés devront faire l’objet de poursuite judiciaire à l’encontre des intéressés, sans état d’âme».
Hadja Aïssatou Sy Savané, Secrétaire générale chargée des affaires administratives de la préfecture de Kindia, précise que l’enrôlement a commencé le 22 novembre à Kindia. La veille, les agents des forces de défense et de sécurité auraient tenu une réunion afin de mettre les choses en place. « Cette-fois, les autorités préfectorales ne sont pas impliquées dans le recensement. Les agents viendront nous recenser. C’est tout », ajoute-elle.
Le 23 novembre sur Espace Fm, le ministre du MATD, Mory Condé, a indiqué que les outils informatiques pour l’enrôlement sont acheminés dans les préfectures. Et que chacune des régions, y compris la Zone spéciale de Conakry, sera supervisée par un militaire et un gendarme issus des ressources humaines de l’armée, afin d’appuyer les équipes sur le terrain. Selon lui, une fois l’enrôlement bouclé, les informations collectées seront transférées dans une base de données, afin d’opérer un croisement avec d’autres données.
« Des personnes se sont arrangées pour acheter des matricules appartenant à des fonctionnaires décédés depuis 35 ans. Dans ce cas, même si la personne qui a acheté le matricule est née en 1990, il n’est pas exclu qu’il parte à la retraite en 2021. En fait, le travail qui avait été réalisé à la police où les DRH n’ont pas été associés, ne souffre d’aucune erreur possible. Les gens qui affirment aujourd’hui avoir été mis à la retraite alors qu’ils ont intégré la Fonction publique en 2010, 2017 ou 2018, vous remarquerez que la plupart étaient en train de répondre au nom des gens décédés », a déclaré le ministre. Ajoutant que l’armée dispose aussi des compétences en ressources humaines, comme les autres secteurs.
Yaya Doumbouya